1. Pensées pour moi-même (4)


    Datte: 03/11/2020, Catégories: fhh, vacances, hotel, hsoumis, fdomine, vengeance, journal, lettre, Auteur: CamilleM, Source: Revebebe

    ... l’espérance d’un avenir très prometteur tout en leur enjoignant de se masturber, la main dans leur pantalon.
    
    * * *
    
    Bon, OK, je vois bien que tu es mal à l’aise, Alice, et que tu vas me dire :
    
    — Qu’est-ce que tu as besoin de dire tout cela : c’est ta vie privée, et qu’est-ce que ça apporte à l’histoire ? Tu fais comme les hommes là : cela devient du porno sordide.
    
    Allez, quoi, Alice ; ne fais pas ta tête de cochon, et laisse-moi te contredire, comme ça les choses seront très claires : si j’écris tout cela, ce n’est pas, comme tu le penses, pour faire bander les mecs qui liront ces lignes (et éventuellement les filles, je n’en sais rien finalement). De toute façon, je ne compte pas rendre tout ceci public et, comme je te l’ai dit, j’écris avant tout pour moi-même (et un peu pour toi), dans le souci primordial de ne rien oublier.
    
    Moi, penses-en ce que tu en veux, ce qui s’est passé ce jour-là, je me sens dans la nécessité de ne pas l’oublier parce que ça a été un moment unique de ma vie, un moment où je me suis sentie totalement désinhibée, hors de moi-même en quelque sorte.
    
    Je sais que le recours à l’écriture est fort insatisfaisant, que décrire les choses de l’amour (enfin de l’amour physique, j’entends) par des mots comporte avec lui le risque inévitable de tomber dans la vulgarité (une queue reste toujours une queue et une pénétration reste toujours une pénétration) ; mais comment éviter ce risque lorsqu’on est déterminée à ne pas se mentir à soi-même et ...
    ... à mettre tout au jour ? Et moi je veux, même si ce n’est que par le biais insatisfaisant de la littérature, moi je veux pouvoir me souvenir des formes (même les plus incongrues, même les plus difficiles à écrire) qu’a pris le plaisir charnel que j’ai tant apprécié ce jour-là.
    
    Non pas, comme je te le dis, pour donner une occasion aux mecs de se masturber (et après tout, on s’en fout), mais bien parce que le plaisir associé à ces pratiques n’était pas (et ne pouvait même pas être) différent du plaisir strictement intellectuel de bénéficier de cette liberté pleine et entière dont je viens de parler, indépendant d’une sorte de liberté philosophique qui te permet d’atteindre à une vérité supérieure qui ne peut être acquise que par cette voie-là.
    
    En d’autres mots, et au risque de te sembler très prétentieuse et complètement à côté de la plaque, je crois que ce jour-là j’ai enfin compris toute la dimension mystico-philosophique du Kamasoutra indien. Voilà, c’est dit !
    
    Pour toutes ces raisons, je veux ne rien oublier et je veux que le souvenir du plaisir que j’ai ressenti à ce moment ne soit pas refoulé dans un avenir plus ou moins prochain par la tendance naturelle que nous avons tous à gommer ce qui peut nous faire honte (et je suppose que j’aurais honte un jour de mon inhibition de la semaine dernière).
    
    Laisse-moi donc continuer et laisse-moi te dire que si toi, tu y vois de la pornographie, moi j’y vois un moment d’érotisme intense dont je ne peux pas vraiment parler ...
«12...101112...42»