Contrepoint italien
Datte: 23/10/2020,
Catégories:
hh,
hotel,
cérébral,
Auteur: Samir Erwan, Source: Revebebe
... Je l’aurais senti soudainement. Oh oui, je l’aurais senti entrer doucement ; j’aurais poussé de tous mes muscles, j’en aurais perdu le souffle.
Point de non-retour ; il aurait été en moi, moi qui étais à l’autre bout du monde, dans une chambre d’hôtel, avec un inconnu, et une bite dans le cul. Rendu à ce point, je n’aurais pu reculer, sinon sur son membre. J’aurais senti mon partenaire fiévreux, heureux, souriant. Tout doucement, il aurait coulissé entre mes fesses, le menton au plafond, charmé qu’un gamin de 18-19 ans veuille bien lui donner son cul. Et moi, enfin, j’aurais aimé…
Il y aurait eu un silence, un moment de suspension du temps, comme si je m’étais élevé de mon corps et que je nous aurais vus : cet Italien bedonnant, toujours avec sa chemise cachant son ventre, avec une calvitie naissante, en train de mouvoir son membre en moi, moi réceptif à l’acte, les cheveux longs et détachés, en train d’en redemander.
Rendu à ce nouveau point, lui entièrement en moi, j’aurais claqué sa cuisse de ma main en l’encourageant, et je me serais enfoncé sa queue au plus profond possible. L’Italien aurait soufflé son air et commencé à bouger de façon ...
... régulière, et j’aurais perdu la tête.
Comme une sensation d’évanouissement… J’aurais eu chaud, un feu partout dans le corps, des décharges électriques des orteils crispés aux doigts serrant l’oreiller, la bouche ouverte dans un râle de femme qui se fait prendre. J’aurais joui, accompagnant ma jouissance de petits cris à chaque mouvement, et l’Italien se serait effondré sur mon dos ; je me serais écroulé sous son poids. Il se serait retiré et j’aurais senti son sperme couler de mon anus sur mes testicules.
Je me serais endormi. Peut-être m’aurait-il sucé au réveil. Peut-être aurions-nous été dîner, puis peut-être aurions-nous fait l’amour durant la nuit. Peut-être m’aurait-il payé pour chaque pénétration. Peut-être aurais-je accepté. Peut-être que non.
En fait, je ne sais trop ce qui se serait passé si j’avais accepté les caresses de cet Italien dans mes cheveux, lors de ce voyage européen. Tout ce dont je suis certain, c’est que j’ai continué ma route en Grèce, en Macédoine, en Hongrie… Tout ce dont je suis certain, c’est que j’ai appelé ma sœur, Christine Panama, après cette aventure pédéraste possible à Rome, pour faire un contrepoint à son histoire.