1. Solstice d'un fleuve


    Datte: 13/10/2020, Catégories: f, ff, ffh, inconnu, enceinte, fépilée, vacances, bain, voyage, collection, amour, miroir, vidéox, odeurs, ffontaine, Masturbation Oral fgode, jouet, lavement, uro, BDSM / Fétichisme nostalgie, Auteur: Calpurnia, Source: Revebebe

    ... entre rangements, ménage et nostalgie. Tout, ici, me ramène à elle avec une intensité que je ne soupçonnais pas. Dans la cave, je découvre un meuble étonnant qui n’était pas là à l’époque où j’habitais cette maison : une sorte de grand lutrin fait d’un assemblage de barres d’acier soudées et peintes en rouge. Les soudures semblent artisanales et l’ensemble n’est pas très droit ni esthétique, mais en revanche suffisamment solide pour supporter le poids des plus gros dictionnaires. À quoi cela pouvait-il servir : pour exposer des livres, ou tenir des partitions musicales pour toute une chorale ?
    
    Le bip de mon téléphone m’extrait de ces interrogations : Don-Juan, alias Jérôme Gaillardeau, m’a envoyé un texto pour m’inviter au restaurant ce soir. C’était attendu. La hâte de cet homme à m’introduire dans son lit m’agace passablement. Mais je serai présente, ne serait-ce que parce que refuser une invitation à celui qui a bien voulu me prêter la maison qui lui appartient encore serait une muflerie dont je ne me sens pas capable. Par ailleurs, j’ai l’intuition qu’il sait des choses sur Nolwenn qu’il ne m’a pas dites.
    
    Il m’a donné rendez-vous à Nantes, au centre-ville : malgré la circulation, j’y suis en moins d’une heure. N’ayant rien emporté comme tenue habillée, me voilà dès dix-huit heures dans les boutiques de vêtements de la cité des ducs de Bretagne, après avoir manqué d’éperonner ma moto contre un tram qui fonçait à travers les doubles ronds-points en klaxonnant. Un ...
    ... élégant tailleur abricot, des bas et quelques colifichets, dont un collier de perles en bois brun, un peu de maquillage improvisé avec le rétroviseur : me voici à l’heure devant le restaurant où il m’attendait – même dans ces circonstances, j’ai horreur d’arriver en retard.
    
    Mon hôte a lui aussi fourni un effort vestimentaire, costume sombre et cravate assortie à sa chemise, Richelieu bicolores impeccablement cirées. Il doit avoir environ soixante ans, sans calvitie ni trop de rides au visage, un franc sourire et des yeux clairs, voire parfois rieurs : aucun doute, il a encore les moyens de séduire et le goût de s’enjuponner. Le lieu est chic sans être guindé, et j’ai droit, dès mon arrivée, à un gros bouquet de roses rouges aux épines impeccablement coupées ; il me dit que ce sont celles de son jardin et qu’il les cultive avec passion. D’emblée, le ton est donné, voyons quelle sera la mise en musique. D’ailleurs, j’ai faim : autant profiter de bonnes dispositions de ce monsieur dont la galanterie est jusqu’ici absolument irréprochable.
    
    J’essaie d’orienter la conversation au sujet de Nolwenn, mais il reste obstinément évasif. Est-il sincère lorsqu’il prétend ne pas la connaître ? Par contre, il me raconte en détail son divorce, les frasques de son ex-épouse infidèle, et me parle avec fierté de sa fille unique Élodie, sortie major de l’école de police, à la tête d’un groupe d’enquêteurs nantais, avec le grade de capitaine, à seulement trente ans. Il a seulement le regret ...
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