Les moches sont les pires des salopes
Datte: 11/10/2020,
Catégories:
fh,
couleurs,
complexe,
laid(e)s,
ffontaine,
Auteur: Laure Topigne, Source: Revebebe
... ses meilleurs amis, ceux dont le cœur vous est si parfaitement acquis.
L’impertinent m’ignora totalement et je m’étonnai qu’elle fréquentât tel malappris. Elle nous présenta froidement :
— Loïc Safoin, mon meilleur ami, et Arnaud Combfort, une connaissance de mon père.
À cette présentation qui opposait meilleur ami confirmé à meilleur ami auto-déclaré et rabattu au rang de simple connaissance du père, je vis une flamme malveillante allumer le regard du mufle. Heureusement, la sonnette de fin d’entracte vint abréger ce déplaisant entretien. Tandis que je la reconduisais à nos places, je la sentis furieuse et elle bougonna :
— Voilà exactement ce que je voulais éviter.
Je ne compris pas trop, car si parfois elle exultait à s’afficher avec moi, là elle se comportait à l’inverse.
— Tu oublies que je fréquente des goujats de la même espèce, lui dis-je pour la calmer.
Juste avant que ne retentissent les premières mesures de laSonate pour deux pianos et percussions de Béla Bartók, alors qu’elle avait retrouvé toute sa sérénité, elle se saisit de ma main gauche qu’elle porta à ses lèvres comme pour intimer silence à un monologue né d’un conflit intérieur. Lentement, elle insinua mon index dans sa bouche, arrondissant ses lèvres autour, et d’un air gourmand le suça goulûment. L’obscurité très relative de la salle devait permettre à nos voisins d’épier son manège. Quand détona, violent, le premier éclat des percussions, elle fut si ébranlée qu’elle me ...
... mordit.
Elle fit alors insensiblement déraper ma main, sous la conduite de la sienne, sur son cou puis vers sa gorge selon la cadence du long crescendo, et je sentis tout son buste frémir aux impulsions de l’Assai lento-Allegro molto du premier mouvement. Elle se pencha vers moi pour me chuchoter : « Vois de quels saisissements m’emplit ta musique » tandis qu’elle appuyait ma main sur son cœur. Sous la voilette de son corsage ne sévissait aucune rigide cuirasse, et ses augustes tétons bandaient leur supplique librement. J’entourai l’un d’eux de mes assiduités digitales qui provoquèrent sa redoutable érection. Quelques minutes plus tard débuta le second mouvement qui convia ma main à une flânerie vers son genou sous l’impulsion de sa guide et accompagnée du Lento, ma non troppo.
Elle l’installa sous l’étoffe de sa jupe puis revint plaquer la sienne au-dessus pour initier une torride ascension. Je glissai posément sur le nylon de son collant et remontai, remontai encore suivant les impulsions commandées par la musique. Le gainage s’interrompit, délivrant au-delà d’une jarretière enchanteresse un aguichant bourrelet de chair nue et chaude. Je grimpai enfin jusqu’au haut de ses cuisses dans cette contrée humide, tiède et tendre, à ce havre de béatitude et de promesse qui condense vulnérabilité et sensibilité. M’ayant mené en ses asiles, sa main s’écarta pour venir se positionner sur mon bas-ventre torturé par une incommodante érection.
Nous profanâmes simultanément chacun le ...