1. Premier chapitre


    Datte: 21/09/2020, Catégories: uniforme, revede, portrait, historiqu, Auteur: Sarah, Source: Revebebe

    ... la seule et unique fois de l’année. Pour tenir une promesse faite à George, juste après la guerre. En août 1919, George et sa famille avaient eu un accident de voiture. Ses parents, son frère et sa sœur avaient été tués sur le coup. George était resté trois jours dans le coma, veillé jour et nuit par Gary. Ce dernier s’était surpris à prier et avait promis qu’il irait à l’église chaque année pour fêter le jour du réveil de George. Depuis bientôt vingt-cinq ans, il tenait sa promesse.
    
    Gary poussa la lourde porte et quitta l’église. Il était resté une heure assis sur son siège, sans parler, les yeux fermés. Parfois, il restait moins longtemps. D’autres fois, il parlait avec son ami, si celui-ci n’était pas occupé. Aujourd’hui, il recevait des confessions et ils ne purent s’entretenir. Ce n’était pas important. Gary avait juste besoin d’être présent. Cette fois-ci, un miracle s’était produit et il avait presque retrouvé la foi. Alors, une fois par an, il se laissait approcher par la solennité des lieux et cela le reposait. Il descendit les quelques marches devant l’église et regarda de l’autre côté de la rue. Les magasins étaient ouverts, les clients entraient et sortaient. L’une d’entre eux était Lindsay Donovan. Elle se dirigeait vers l’épicerie. Il failli l’appeler mais se retint. Il préféra aller la saluer plus discrètement.
    
    — Bonjour miss Donovan. Comment allez-vous ?
    — Oh Capitaine… Gary ! Je suis contente de vous voir, je vais très bien. Regardez, je viens ...
    ... justement de recevoir du courrier de Rudy, mon fils. Il va bien, il dit que les combats ont presque cessé, là où il se trouve et que sa compagnie a été autorisée à se replier pour se reposer. Regardez, c’est écrit là !
    
    Elle lui tendit la feuille pour qu’il lise. Elle était pleine de vie, presque heureuse. Une phrase retint l’attention de Gary. Son fils lui souhaitait son anniversaire.
    
    — C’est votre anniversaire ?
    — Oui, la semaine dernière, il y a pensé ! Je suis si heureuse qu’il aille bien. Oh, je sais, il n’est pas encore rentré, mais enfin, pour le moment il ne se bat plus. Et puis la guerre est bientôt finie, n’est-ce pas ?
    
    Les nouvelles que les habitants recevaient étaient plutôt bonnes, mais Gary doutait que l’issue de la guerre soit encore proche. Il se garda cependant de donner son point de vue.
    
    — Je vous souhaite un joyeux anniversaire, miss. Je regrette de ne pas vous avoir vu durant ces six derniers mois, mais je ne sors pas beaucoup, vous savez.
    — Ne vous excusez pas, je vous en prie. Oh, j’ai une idée, j’allais déjeuner chez Joe’s, accompagnez-moi donc, ça me fera tellement plaisir !
    — Mais, je ne voudrais pas vous importuner…
    — Je vous invite, vous ne pouvez pas refuser ! Allons-y, ces bonnes nouvelles m’ont mise en appétit.
    
    Elle lui prit le bras et ils se rendirent dans le seul restaurant de la bourgade. Quand ils y entrèrent, Gary eut la désagréable impression d’être tombé dans un guet-apens. La déception de ne pas être seul avec miss Donovan lui ...
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