1. Premier chapitre


    Datte: 21/09/2020, Catégories: uniforme, revede, portrait, historiqu, Auteur: Sarah, Source: Revebebe

    ... veux pas imposer cet environnement à des enfants. Puis, maintenant, c’est trop tard, je suis vieux et handicapé.
    — Allons, vous n’êtes pas si vieux que ça ! protesta miss Donovan.
    — Quarante-six ans tout de même, annonça Gary en faisant la moue.
    — Eh bien, vous n’avez que six ans de plus que moi et je me trouve encore assez jeune…
    — Vous avez quarante ans ? coupa Gary. Vous n’en avez pas l’air.
    — J’ai toujours fait plus jeune. J’aurais quarante ans cet été, en fait.
    — À la vôtre, dans ce cas.
    
    Ils levèrent leur verre et les vidèrent d’un trait. Puis, ils se retournèrent vers la scène et écoutèrent les discours soporifiques.
    
    — Je vais rentrer, annonça miss Donovan au bout d’un moment. Merci pour cette soirée, ce fut agréable d’être en votre compagnie, capitaine.
    — Appelez-moi Gary, miss Donovan, dit le militaire en se levant pour la saluer.
    — Très bien Gary. Je vous remercie également pour les verres. Au plaisir, conclut-elle en quittant la salle.
    
    Il la regarda s’éloigner puis resta un moment debout, tourné vers la porte, les yeux dans le vague. Jusqu’à ce qu’une main posée sur son épaule le fasse sursauter et le tire de sa rêverie.
    
    — Eh bien mon ami, tu avais l’air bien pensif, dit George avec un grand sourire. Ce n’était pas Lindsay Donovan ? demanda-t-il.
    — En effet, tu as bonne mémoire. Moi, je ne l’ai pas reconnue immédiatement.
    — Comment va-t-elle ?
    — Je crois que ça va. Elle semble tenir le choc. Mais elle a un second fils en Europe, elle ...
    ... s’inquiète pour lui.
    — Et toi ? Tu t’inquiètes pour elle ?
    — Je crois… malheureusement, reconnut Gary.
    — Allons, allons, mon ami. Prends les choses comme elles viennent. En l’occurrence, si tu devais tomber amoureux d’une telle femme, tu n’en tirerais que du positif. Je dois aider à ranger le matériel, à bientôt Gary ! conclut George en repartant.
    
    Il était toujours plein d’entrain et d’énergie, jamais contrarié, de caractère égal. L’opposé de Gary. On disait d’eux qu’ils faisaient la paire.
    
    — Bonne nuit Johnny, dit-il en payant.
    — Au revoir monsieur McDonnell ! répondit le jeune homme.
    
    Août 1943
    
    S’il est vrai que les hivers dans le Dakota du Nord sont longs et rigoureux, il n’en va pas de même pour l’été. Juin était le meilleur mois. Chaud sans être suffocant, avec quelques journées de pluies rafraîchissantes et bienvenues. En juillet, l’air était lourd, irrespirable. Invariablement, chaque fin de journée, le ciel se chargeait de gros nuages noirs et tous les soirs un violent orage éclatait. Il fallait donc profiter des matinées encore clémentes. Ce climat se prolongeait jusqu’à la mi-août où il changeait subitement.
    
    Finies les longues journées électriques et nerveuses. Le soleil n’apparaissait plus que timidement et ne brûlait plus. Les averses étaient presque quotidiennes et déjà les routes étaient boueuses et moins praticables. Ainsi, quand Gary McDonnell mit le pied dehors en ce matin du 19 août, il était chaussé de grandes bottes. Il se rendait à l’église pour ...
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