1. Mon patron, cet abruti (5 / 7)


    Datte: 07/09/2020, Catégories: vidéox, nonéro, policier, Auteur: Anne Grossbahn, Source: Revebebe

    ... mais lentement, pour bien montrer qu’il ne va pas me frapper, et me caresse les cheveux, puis la joue.
    
    — Mais oui, Marielle, sourit-il. Il n’y a pas de problème. C’est juste que je veux m’assurer que vous ne m’avez pas menti. Il vous suffira d’attendre un jour ou deux ici avec votre collègue, juste le temps pour moi de récupérer mon bien, et après vous pourrez vous en aller. Donnant-donnant, c’est un bon marché.
    
    Il quitte sa chaise et se dresse devant moi en affichant une mine contrite.
    
    — Le problème, c’est que nous sommes vendredi, et que je crains de ne pas recevoir le courrier avant lundi ou mardi. Votre séjour ici s’en trouvera légèrement allongé, mais que voulez-vous, je ne vois pas d’autre solution satisfaisante… Croyez bien que j’en suis sincèrement navré pour vous, Marielle.
    
    Il s’arrête un instant de parler, comme attendant une réponse ou un commentaire de ma part, mais je fais l’effort de me taire, persuadée d’être rouée de coups avant d’avoir terminé de lui balancer ne fusse qu’une demi-page de mon carnet d’injures.
    
    — Bien entendu, si je ne récupère pas les clés dans un délai raisonnable, je devrai conclure que vous m’avez menti, et dans ce cas il faudra bien que nous reprenions les recherches à l’endroit où nous les avions abandonnées, faute de temps. Vous vous rappelez, Marielle ?
    — Pourquoi on recommencerait pas ces recherches tout de suite, histoire de gagner du temps ? propose Devreux. Si je me souviens bien, on avait dû s’arrêter au moment où ...
    ... j’avais suggéré qu’on mette les deux demoiselles complètement à poil, et…
    — Allons, allons… pas de précipitation ! tempère Darville. D’ailleurs, je crois qu’il est temps d’y aller.
    
    Il regarde sa montre.
    
    — On te les confie, jette-t-il ensuite à l’homme en salopette. Veille bien sur elles, et ne les laisse pas mourir de faim et de soif.
    
    -oOo-
    
    Le moustachu en salopette me donne une grande bouteille d’eau plate et un seau, et je me retrouve bien vite dans la pièce du fond, en compagnie de Cheryl.
    
    — C’est pas la peine de hurler vers le soupirail, on ne vous entendra pas, et moi ça va m’énerver. Et si ça m’énerve, je vous coupe le courant ! nous avertit notre geôlier avant de quitter l’infâme réduit où il nous enferme à double tour.
    
    Nous restons immobiles, ma collègue et moi, à deux mètres l’une de l’autre et sans dire un mot, sous la maigre lueur jaunâtre de l’unique ampoule électrique. Je finis par poser la bouteille sur la table et le seau dans un coin, puis je m’approche d’elle. Elle se détourne.
    
    — Cheryl… dis-je doucement.
    
    Elle ne bouge pas. Je viens près d’elle, mets la main sur son épaule. Elle frémit. Je pivote alors pour me retrouver en face d’elle, mais elle garde les yeux baissés.
    
    — Cheryl… je murmure. Cheryl… je n’ai rien dit.
    
    Elle lève la tête, me regarde tristement. Je pose un doigt sur mes lèvres.
    
    — Tu crois qu’il y a des micros ? dis-je à voix basse en regardant autour de moi.
    
    Elle secoue la tête en signe d’ignorance.
    
    — J’ai ...
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