1. Le cheminement


    Datte: 07/09/2020, Catégories: fh, volupté, fsoumise, hdomine, pénétratio, fdanus, sm, ecriv_f, Auteur: Isilwen, Source: Revebebe

    ... restaurant spécialisé dans les pièces de viande pour gros mangeurs.
    
    — L’appétit va de pair avec l’instinct… Aussi, j’espère ne pas vous choquer avec ma faim de louve, lui dit-elle en plaisantant.
    
    Ce choix amusa Raphaël, et il l’approuva en répondant qu’il se sentait d’humeur prédatrice lui aussi. Une fois attablée, cachée par l’immense carte dont elle se moquait, elle l’observa à loisir : lèvres fort bien dessinées qui s’ouvraient sur des dents très blanches, le teint légèrement hâlé, yeux noirs, tout comme ses cheveux, assez longs pour cacher un pan de son visage. Une de ses mèches s’arrêtait sur une fossette qu’elle avait remarquée quand il souriait. Il lui demanda ce qu’elle avait choisi.
    
    — Une côte de bœuf, dit-elle sans réfléchir.
    — Vous n’avez même pas jeté un œil à la carte !
    — Quand on sait ce qu’on veut, pourquoi se disperser à chercher autre chose ?
    — Très juste. Je prendrai la même chose.
    
    Le maître d’hôtel vint prendre leur commande. Raphaël la regardait avec une tendresse grandissante. Il avait la sensation d’entrer peu à peu dans la tanière d’une panthère, de la découvrir et de commencer à aimer celle dont il allait faire sa proie. Cependant, il ne laissait rien transparaître de son trouble. Marion, quant à elle, jouait le même jeu. Elle n’avait jamais ressenti d’appréhension avant de coucher avec un homme, mais sa certitude d’être la prédatrice vacillait sous le regard si franc du gantier.
    
    Alors qu’ils se toisaient, la conversation allait bon ...
    ... train. Marion apprit que Raphaël avait deux ans de plus qu’elle, qu’il tenait son commerce de son père, malheureusement décédé, et qu’en réalité ce commerce était comme l’arbre qui cache la forêt : il possédait de nombreux immeubles bourgeois qui lui assuraient une rente agréable. Il ne s’occupait la ganterie que par plaisir et, une fois qu’elle était fermée, il pouvait se consacrer à sa passion : la sculpture. Il avait fait les Beaux-Arts et sculptait dans l’arrière-boutique.
    
    Marion se sentait un peu décontenancée. Elle n’avait pas un héritage familial comme le sien et seul son travail assurait sa subsistance. Mais aussitôt qu’elle lui parla de ses missions - l’aspect logistique de l’acheminement de l’aide humanitaire - elle s’anima de la flamme qui faisait d’elle une négociatrice si redoutée. Dans son élément, elle reprit confiance, mais aussi de l’ascendant sur Raphaël.
    
    Lui, cachait son contentement de prédateur. Elle ne se soumettrait que si elle le désirait. Une proie difficile à obtenir, mais d’autant plus jouissive à vaincre. Et il voulait qu’elle se mette à ses pieds volontairement, non la forcer. Il se régalait de l’entendre parler. À sa voix, il devina qu’elle avait engagé la bataille, voulant s’affirmer sur lui. Elle combattrait et il adorait ça.
    
    — Savez-vous que votre voix est délicieuse ? On dirait un ronronnement de chat pour la profondeur du timbre, avec l’éclat toutefois d’une fontaine d’eau claire.
    — Monsieur, ces compliments me flattent. Et si je ...
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