1. Le cheminement


    Datte: 07/09/2020, Catégories: fh, volupté, fsoumise, hdomine, pénétratio, fdanus, sm, ecriv_f, Auteur: Isilwen, Source: Revebebe

    Introduction
    
    Mains froides, c… chaud
    
    En soufflant sur ses doigts, Marion se dit que l’hiver était tombé d’un coup sur la ville. Elle avait été glacée par le froid matinal en allant au bureau. En pensant à sa paire de gants hors d’âge, impossible à mettre avec une tenue élégante, elle eut un pincement au cœur : il était l’heure d’en acheter une nouvelle paire et de remiser les anciens. Aussi avait elle quitté son bureau plus tôt que de coutume et flânait quelque peu dans les rues, à la recherche d’une enveloppe protectrice pour ses mains fines.
    
    Elle était née ici, mais ne se ferait jamais à la course folle de cette ville : les magasins avalaient et recrachaient des centaines de clients, les voitures klaxonnaient déjà furieusement, le tout dans une fièvre, une précipitation qui la bousculait dans son calme. Ses longs cheveux bruns éparpillés dans son col remonté lui tenaient lieu d’écharpe à la chaleur douce, animale. Elle souriait de ses yeux verts au passage des gens gris et pressés.
    
    Pressés d’aller où ? De faire quoi ? Elle se plaisait à les imaginer sans cesse pressés : VITE se lever le matin, avaler un café, courir au boulot ; VITE finir cette journée qui n’en finit déjà plus ; VITE rentrer chez eux, enlever leurs chaussures, embrasser leurs femmes, leurs enfants, se mettre les pieds sous la table ou le cul dans le fauteuil devant la TV. Stressés de rater un film, ou LE documentaire dont tout le monde parle (mais qui ennuie tout le monde). Pressés d’aller se ...
    ... coucher, de baiser leurs femmes… Se donnent-ils un temps réglementaire pour faire l’amour ? Marion riait intérieurement en les imaginant sur leur femme, les yeux rivés au réveil, pour ne pas finir trop tard… Arrivaient-ils aussi à dormir vite ? C’était sa façon à elle de ne pas se laisser bousculer par la foule.
    
    Mais elle ne savait trop où entrer pour sa paire de gants. Elle détestait les grands magasins : elle s’y sentait toute petite, transparente, vide comme les autres clients. Elle n’avait pas besoin d’être entourée de vendeuses et elle ne cherchait pas plus la « perle rare » si chère à lafashion victim. Non, elle cherchait juste une paire de gants qui lui corresponde. Qu’elle serait heureuse d’enfiler le matin, avec un regard tendre et complice, comme celui qu’elle portait à ses vieilleries.
    
    Elle fit un rapide passage dans un grand magasin, mais, étouffée par la clientèle, elle ne regarda qu’avec dépit les gants proposés : trop originaux, trop communs, trop laids, trop chers. Rien qui fit palpiter son cœur ! Elle ressortit dans le froid, devenu plus mordant avec la tombée de la nuit. L’hiver avait pour lui de donner cette impression à Marion d’être en vadrouille, qu’il lui fallait se dépêcher pour ne pas rentrer trop tard, et le bonheur de rentrer dans la chaleur de son petit appartement ; se mettre aux fourneaux les soirs de bonne humeur ou mieux encore, quand des amis venaient dîner.
    
    Elle prit une des grandes rues qui débouchait sur une placette, criminellement ...
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