Le cheminement
Datte: 07/09/2020,
Catégories:
fh,
volupté,
fsoumise,
hdomine,
pénétratio,
fdanus,
sm,
ecriv_f,
Auteur: Isilwen, Source: Revebebe
... mise en travaux par la mairie. Elle passa devant l’écailler où, petite, son père lui avait appris à différencier une huître d’une moule, où elle avait passé ce qui lui semblait à l’époque des heures, à regarder les crabes vivants combattre les algues asphyxiées. Elle prit alors le temps de lever le nez sur les façades, afin de graver dans sa mémoire la finesse de l’architecture 1800. Ces vieux et respectables immeubles allaient en partie être détruits, toute une partie de l’histoire de la bourgeoisie de la ville avec.
Tournant sur elle-même pour regarder toutes les maisons, son regard se posa sur une petite boutique à l’ancienne. Marion lut avec plaisir qu’il s’agissait d’une ganterie. Traversant alors la place, elle poussa la porte, encore en bois, de la boutique et fut frappée par l’odeur de cuir qui emplissait tout l’espace. Elle ferma un instant les yeux pour humer l’air, revoir les selles, les filets, les tapis de la sellerie du club où elle montait à cheval. La chaleur des bons souvenirs la prit dans sa cape, barrant le passage au froid.
— Mademoiselle, pourriez-vous fermer la porte ?
Le gantier, un homme assez jeune, venait vers elle, en lui faisant signe qu’il avait froid. Elle ferma la porte en s’excusant et commença à balayer du regard l’intérieur. De hauts plafonds abritaient des dizaines d’étagères emplies d’articles divers : chapeaux pour hommes et femmes, paires de gants, foulards, écharpes. Devant, un grand comptoir du même bois poli, usé, patiné ...
... par le temps. En face, dans une vitrine, des cravaches, des badines, des filets sans mors. Dans le coin le plus éloigné, un râtelier exhibant des cannes à pommeau.
Marion, à la fois séduite et intriguée, souriait. Au milieu de tout ce raffinement où le cavalier - et surtout la cavalière - aurait trouvé son bonheur, elle se sentait chez elle. Ses yeux retombèrent sur le vendeur. Dans cet univers familier, elle le salua chaleureusement en échangeant avec lui une poignée de main.
— Si j’en crois la froideur de vos mains, vous êtes ici pour une paire de gants !
— Absolument, répondit-elle, charmée d’être à demi devinée.
— Je pense avoir ce que vous désirez. Un instant, je vous prie.
Curieuse de voir ce qu’il allait lui proposer, elle ne lui précisa pas la couleur qu’elle voulait. Dans un silence feutré, il fouilla quelques tiroirs, faisant un choix lui-même. Cela se prolongea quelques minutes durant lesquelles ils n’échangèrent pas un mot : lui tout à son travail, elle l’observant. Il ne se retourna qu’une fois, pour mesurer mentalement la taille de ses mains, que Marion ouvrit grand pour lui faciliter la tâche. Il revint avec des gants noirs, crème et fauve. Tout de suite, la jeune femme fut attirée par les fauves, qui dégageaient une impression de robustesse et de raffinement.
— Je vois que nous sommes d’accord sur la couleur. Cuir fin, mais résistant, double piqûre, ils se feront à votre main en quelques jours avant de devenir une seconde peau pour vous, dit le ...