La soirée qu'il ne fallait pas rater
Datte: 05/09/2020,
Catégories:
fh,
rousseurs,
Auteur: Nicolas, Source: Revebebe
... sur ma jambe. À peine marqué, comme un encouragement. Au même moment, madame la présidente donne la parole à madame la Maire. Re-blabla, re-bousculade pour être vu de l’estrade. La main qui n’a pas eu le temps d’entamer un repli stratégique se trouve plaquée contre mon entrejambe. Léger raidissement du bras, le temps de la surprise. Raidissement moins léger de mon sexe quelques secondes plus tard. Le message passe : la main salue d’un mouvement des doigts cette nouvelle connaissance. Laquelle rend le salut en augmentant de volume. Mon bassin bascule légèrement en avant, comme pour permettre d’autres privautés. Là aussi, le message passe bien. Trois doigts dessinent à travers le pantalon la bosse incongrue qu’ils ont générée. La tête rousse s’incline légèrement en arrière, les cheveux frôlent ma joue, un parfum frais et presque juvénile me vient aux narines. À peine audible, un très léger sifflement ironique (et admiratif ?) modulé entre les dents monte à mes oreilles.
La foule, d’un seul coup, se fluidifie ; la masse commence à se disperser : les discours sont finis, la vente va commencer. Les conversations reprennent. Ma voisine se tourne vers moi, sourire complice aux lèvres, lesquelles laissent échapper tout bas :
— Heureusement que les discours n’ont pas duré plus longtemps, je ne sais si j’aurais pu maîtriser plus avant.
— Souhaitez-vous reprendre le débat ailleurs ?
— Maintenant ?
— Pourquoi pas ?
— Et votre vente ?
— C’est le dernier lot ; il y en a bien ...
... pour une bonne heure.
— La gendarmerie était un régiment à cheval, comme les hussards, mais quand même…
— Je vous choque ?
— Non : j’ai la même envie que vous.
— Alors, je vous laisse le choix des armes et du lieu.
— C’est galant.
— À vos ordres, mon capitaine
— Une suggestion ?
— Ma voiture est comme la vôtre bien petite, et probablement très peu confortable ; dehors, il fait quand même un peu froid. Les toilettes au sous-sol ?
— Côté dames, alors. Je pars la première ; ne tardez pas.
— Loin de moi l’envie de fuir.
Discrètement, elle s’éloigne et se dirige vers l’escalier qui mène aux sanitaires. Je me donne trois ou quatre minutes, le temps de saluer quelques connaissances. Je repère Bourdieu qui s’est rapproché du bar et semble vouloir participer activement à la résorption des excédents viticoles français. Je me garde bien de me faire repérer, puis j’entame aussi une migration discrète vers les profondeurs de l’hôtel. Le chemin est bien balisé et les locaux visés assez loin de l’escalier. Au moment de passer l’entrée marquéeDames, la porte juste en face s’ouvre et une voix me chuchote :
— Par ici. Vite.
— Où sommes-nous ?
— La lingerie : ce sera plus discret et plus confortable. En plus, j’ai trouvé la clef sur la porte : je ferme et nous serons tranquilles.
Je n’ai pas eu le temps de répondre quoi que ce soit ; à peine éclairés par une ampoule à la lumière jaunâtre, nous nous trouvons dans les bras l’un de l’autre, lèvres scellées, langues engagées dans ...