La soirée qu'il ne fallait pas rater
Datte: 05/09/2020,
Catégories:
fh,
rousseurs,
Auteur: Nicolas, Source: Revebebe
... ? Tu aurais pu m’en parler avant !
— Ben, pourquoi ? C’était une surprise. Pour eux aussi, du reste ; je ne les ai pas prévenus.
— Mais tu es fou. On ne débarque pas comme ça chez les gens. Je vais avoir l’air de quoi, moi ? D’abord, comment vas-tu me présenter ? Je suis qui ? Une copine ? Un coup comme ça ? Tu me balades comme un trophée, ou c’est pour une présentation officielle ? Et puis, combien en as-tu déjà amenées comme ça sans crier gare, qui ne sont jamais revenues ? Non, ce n’est pas sérieux ni sympa ce que tu fais là.
Un coup d’œil rapide et je vis deux grosses larmes couler sur ses joues.« Merde, qu’est-ce que j’ai fait… » J’ai tout de suite repéré un parking aménagé un peu en retrait et j’y ai garé la voiture. J’ai débouclé ma ceinture et je me suis penché vers Adeline. Mais avant même d’être à sa hauteur, elle s’était détachée, avait ouvert sa portière et était sortie sur le parking. Je l’ai rejointe rapidement et l’ai prise dans mes bras.
— Ne crains rien ; il n’y a aucun piège : je voulais simplement t’offrir un week-end au calme, dans mon monde, que je connais bien et où rien ne peut t’arriver de mal. Mes parents sont toujours heureux de me voir (et c’est réciproque) ; je ne viens pas chaque fois avec une nouvelle conquête : tu seras même la première à qui je montre mon chez-moi. Ils ne te poseront pas de questions, ne te jugeront pas, te prendront comme tu es. Tout ira bien. Ne t’inquiète pas. Crois-tu que je t’aurais amenée s’il en était autrement ...
... ?
— Il fallait m’en parler avant. J’arrive les mains vides, même pas un bouquet de fleurs : ça ne se fait pas.
— Tu leur amènes le plus beau des cadeaux : ton sourire ; et en plus, tu viens avec leur fils. Cela leur suffira.
— Quand même, ne me refais jamais un truc comme ça. Que vas-tu leur dire ? Comment vas-tu me présenter ?
— Mon amie, tout simplement. À moins que je présente le capitaine du peloton de gendarmerie de mon patelin…
— Fais le malin… Regarde- moi. Je suis comment ?
— Belle, comme d’habitude. Les yeux un peu rouges, mais ça va passer. Et comme tu n’as pas besoin de te maquiller, ton rimmel n’a pas coulé.
— Moque-toi… Quand même, s’ils me parlent de mes parents, je leur dis quoi ?
— La vérité ; que veux-tu dire d’autre ?
— Et quand ils sauront que je viens de la DASS ?
— …
— Tu vois, même toi tu es surpris.
— C’est quand même pas une honte ; si ? Tu n’y es pour rien.
— Abandonnée à la naissance par ma mère, et de père inconnu. Un beau pedigree, non ?
— Nous ne sommes pas au Salon de l’Agriculture. Ton pedigree, c’est ce que tu as fait de toi. Le reste, c’est que je t’aime. Allez, viens, il nous reste encore une demi-heure de route et on s’arrêtera pour acheter des huîtres. On se fera une petite dégustation, un verre d’Entre-deux-mers te redonnera le moral ! Et cesse de te faire du mouron.
Les derniers kilomètres ont été faits en silence. Juste quelques sanglots et soupirs agitaient ses épaules. J’ai même cru qu’elle s’était endormie. Lorsque ...