1. La soirée qu'il ne fallait pas rater


    Datte: 05/09/2020, Catégories: fh, rousseurs, Auteur: Nicolas, Source: Revebebe

    ... canapé, nous écoutons, en silence, un peu de musique.
    
    — Honnêtement, pour toi, c’est fait pour durer nous deux, ou ce n’est juste qu’un coup, superbe, mais un coup quand même ?
    — À ton avis… Et de quoi as-tu envie ?
    — Tu ne réponds pas à une question par une autre, sinon on ne s’en sortira jamais !
    — Je ne suis pas pressé. J’attends un moment comme celui-ci depuis si longtemps… Mais maintenant que j’y ai goûté, je prolongerais bien… Qu’en penses-tu ?
    — Que je n’avais jamais connu ça avant. Même pendant mon mariage. Tu me diras que comme il n’a duré que 15 jours, on n’a pas eu le temps de faire des progrès. Pourtant, on était doué tous les deux. Jeunes mais doués.
    — Que s’est-il passé ?
    — Un accident. Gérard était pompier, et une bouteille de gaz a explosé. Tué en haut de sa grande échelle par un éclat de métal qui lui a tranché la carotide. Ses collègues n’ont rien pu faire.
    — Horrible.
    — Oui, mais passé. Je regarde vers l’avenir. Et quelque chose me dit que tu pourrais bien en faire partie.
    
    Le silence s’est à nouveau installé entre nous deux.« Surtout ne rien brusquer, ne rien dire qui soit inconsidéré, ne pas briser ce moment encore bien fragile. » Ce n’est que quand nous avons eu du mal à garder les yeux ouverts que nous sommes allés nous coucher, collés l’un à l’autre, sages comme des images.
    
    Une semaine. Une semaine complète et entière sans se voir. Enfin sans pouvoir être ensemble, seuls, sans pouvoir se rencontrer autrement que « par hasard » dans la ...
    ... rue. Bien sûr, le téléphone a fonctionné, mais ce n’est pas pareil.
    
    Vendredi vers midi, nous nous sommes croisés à la boulangerie, par un hasard un peu arrangé. Finalement, les portables, c’est bien pratique…
    
    — Vivement demain que tu sois libre.
    — Si tout va bien, à midi ce sera chose faite.
    — Tu peux partir sans laisser d’adresse ?
    — C’est-à-dire ?
    — Peux-tu disparaître jusqu’à lundi matin par exemple ?
    — Oui, mais pourquoi me demandes-tu ça ?
    — Surprise : je t’enlève. Tu n’as rien qui ne te retienne ici pendant le week-end : amant caché, enfant illégitime, chat malade, ou vieux parents à qui tu dois une visite biquotidienne ?
    — Rien de tout ça.
    — Alors, c’est dit ?
    — …
    — Quel enthousiasme !
    — J’essaie d’imaginer où tu vas m’entraîner.
    — Mystère et boule de gomme.
    — Mais… J’aimerais bien en savoir plus…
    — Pourquoi ?
    — Que dois-je emporter, comment m’habiller, qui y aura-t-il ?
    — Rien à emporter, sauf tes affaires de toilette et de rechange. Habille-toi sport ; il n’y aura que nous ou des gens bienveillants. Rien qui doive te faire peur.
    — Bon, c’est OK. Je ne t’embrasse pas, mais le cœur (et le corps) y pensent très fort.
    — Je me retiens moi aussi ; en pleine rue, ça ferait désordre. Tu m’appelles ce soir ?
    — Oui.
    
    Je dois dire que mon vendredi après-midi ne m’a pas pesé : il est passé comme un souffle de printemps, léger, parfumé, doux et chaud.
    
    Notre conversation du soir a duré longtemps. Sa teneur ne vous regarde pas, même si je sais que vous ...
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