La jouissance pour feuille de route - Histoires de Sexe

La jouissance pour feuille de route

... je ne cesse de me demander :« Est-ce la première fois qu’ils ? ». Mais à quoi bon !

Le lendemain matin, au petit déjeuner, nous retrouvons nos amis. Mais, alors que nos conjoints sont partis remplir leur assiette, Hugo demande :

— Pourquoi tu n’es pas venu nous rejoindre ?
— De quoi tu parles ?

Je réponds, soudain inquiète de ce que sa question sous-entend.

— Mais d’hier. Au jacuzzi. Je t’ai vue.
— Ah !

Merde, il m’a vue. Que faire ? J’ai honte.

— Oui, pourquoi ? Paul nous avait dit qu’il était libre, alors j’imagine que tu n’as pas été surprise. Je ne te plais pas ?
— C’est-à-dire… que…

Comment me sortir de ce mauvais pas. Je guette nos conjoints, mais ils bavardent avec d’autres vacanciers.

— Paul, oui. Mais moi…

Que dire ? Que faire ? Chaque mot qui me vient à l’esprit ne fait que m’enfoncer.

— Tu veux dire que lui est libre, mais pas toi ?
— Euh !
— Je comprends. Mais alors vous n’êtes pas libertin ni échangiste. Mais oui, je suis bête. Tu aimes le regarder.
— Mais non. Jamais.
— Ah ! Alors c’était la surprise, hier.
— Oui.
— Je suis désolé. Je ne savais pas. Tu comprends, Marie et moi nous sommes libres, alors lorsque Paul a parlé de sa liberté, je n’ai pas cherché plus loin. Mais pourquoi, tu…
— Il n’a rien dit d’autre ?
— Non, pourquoi.

Je suis rassurée. Même si c’est indépendant de ma volonté, je n’aimerais pas que d’autres connaissent ma « frigidité ».

— Et toi, as-tu dit à Paul ou à ta femme que j’avais été au ...

... jacuzzi ?
— Non. Pourquoi ?
— Ce n’est pas la peine. Je préfère qu’ils, surtout Paul, l’ignorent.
— Je ne sais pas. Avec Marie, on se dit tout.
— Je t’en prie.
— D’accord, mais… Il sourit. … à condition que tu me répondes.
— À quoi ?
— Par exemple, est-ce que c’était la première fois que tu…
— Oui.
— Vraiment !
— Oui.
— Et…
— Et quoi ?
— Qu’as-tu ressenti ? La colère ? La frustration ? L’envie ?
— Hugo, tu exagères. Cela ne te regarde pas.
— Comme tu veux. Regarde, ils reviennent.

En effet nos conjoints ne sont plus qu’à quelques pas. Mais Hugo s’amuse.

— Réfléchis.
— Salaud, dis-je doucement afin que personne d’autre que lui n’entende.

Et je continue sur le même ton de confidence.

— Surprenant.
— Surprenant ! Seulement surprenant ?

Mais lui, parle normalement alors que nos conjoints se rassoient à notre table.

— De quoi parlez-vous ? Qu’est-ce qui est surprenant ? lance Paul, tout en prenant une gorgée de café.
— Rien. Enfin si. Je demandais à Séverine comment elle avait trouvé le spectacle de l’autre soir. Tu sais cette parodie de Pénélope attendant Ulysse.
— Ah ! Je croyais que tu avais aimé, Chérie.
— Mais oui…

Je me sens coincée. Hugo me regarde en souriant. Il insiste.

— Moi, j’ai adoré. Cette femme courtisée par tous ces hommes…

Le salaud. Je sais moi, a quoi il fait allusion. Un flash me fait revoir Marie suçant mon mari alors que le sien l’enfile. Il faut que je me sorte de ce piège. Tout ce que je dirai sera pris au premier ...