1. SDF...


    Datte: 20/08/2020, Catégories: fh, hplusag, frousses, rousseurs, inconnu, jardin, collection, volupté, init, Auteur: Jeff, Source: Revebebe

    ... sollicitude pour leur bien-être que pour les sans-abri. Elle égratigne les travailleurs sociaux, toujours débordés et de plus en plus sollicités. Selon elle, ils deviennent de véritables fonctionnaires de la pauvreté, oubliant le côté humain de leur mission, tenus à en faire un traitement collectif, bientôt rattrapés par les cadences et l’obligation de résultats. Et elle s’en prend à la police, toujours présente, de moins en moins magnanime, de plus en plus répressive et qui tape dur quant elle effectue ses rafles.
    
    L’article est signé d’une certaine Sophie DeFlorent (sic). Bizarrement, il me faut plus de la matinée pour comprendre que les initiales de cette journaliste font SDF…
    
    Les souvenirs de ma jeune SDF rousse du pont du canal Saint-Martin me reviennent à la mémoire aussi frais qu’au premier jour. Et je décide d’aller faire un saut à la rédaction pour interroger cette Sophie DeFlorent. Sait-on jamais qu’elle ait rencontré ma rousse durant son enquête…
    
    Au journal, on m’indique gentiment la direction de son bureau, au fond de la grande salle de rédaction.
    
    Je traverse la salle bourdonnante d’activité, et vais frapper à la porte de verre, entrant sans attendre d’y être invité.
    
    Dans un minuscule bureau très clair, plus encombré que la place de la Concorde aux heures de pointe, un haut dossier de cuir noir me fait face. Le fil du téléphone disparaît derrière.
    
    Dans le reflet de la vitre, elle est là ! C’est elle !
    
    La jeune fille rousse du pont du canal ...
    ... Saint-Martin… la SDF … Sophie DeFlorent… une seule et même personne !
    
    J’ouvre la bouche, retiens un "Oh !" et un millier de questions se bousculent au bord de mes lèvres, dans ma tête, quand elle me fait face.
    
    Elle est toujours aussi pâle. Ses yeux sont un peu moins cernés, mais la cicatrice sur sa pommette est toujours bien visible. Ses cheveux, tels une auréole rousse, éclairent son visage. Un pull-over noir s’ouvre largement sur ses seins dont je n’arrive pas à détacher les yeux.
    
    — Salut ! m’apostrophe-t-elle en me souriant.
    — Heu… salut.
    — Je suis à toi dans une minute… me dit-elle en mettant la main sur le bas du récepteur. Installe-toi.
    
    Et elle termine sa conversation en l’abrégeant.
    
    — Alors ! Tu es là parce que tu as lu l’article ? me dit-elle en raccrochant.
    — Ouais… Tu aurais pu me le dire que t’étais journaliste…
    — Non… C’était le jeu.
    — Le jeu ? Et faire l’amour, ça faisait aussi partie du jeu ?
    — Non, enfin, oui aussi… Je voulais surtout savoir si les mecs pouvaient se faire une SDF… et ce qui pouvait les attirer…
    — Et alors…
    — Alors, c’était toi… Tu regrettes ?
    — Oh ! Non… Mais, tu sais, je t’ai cherchée le lendemain et après…
    — Merci…
    — Pas de quoi, j’étais inquiet, tu sais…
    
    Elle ne répond pas, elle baisse les yeux, un peu coupable, mais ne dit rien. Pas d’excuses, pas de remerciements. Rien, elle m’oppose ses seins à moitié dénudés et l’auréole de ses cheveux roux. Et le silence s’installe entre nous.
    
    En la retrouvant, je suis ...
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