1. Toute une vie


    Datte: 19/07/2020, Catégories: ff, amour, volupté, mélo, Auteur: Ortrud, Source: Revebebe

    ... toi.
    — Moi, j’aime les femmes.
    — Toutes les femmes ?
    — Je ne sais pas…
    — Tu me voulais ?
    — Je te souhaitais.
    
    Thérèse s’enfouit, son adolescence tronquée, sa jeunesse ébranchée de l’insouciance reprennent vie contre le corps de cette femme ennemie, elles y prennent racine, brutalement.
    
    — J’ai envie de te voir, de te toucher
    
    La matinée passa, fiévreuse, à des tâches fades, les yeux se cherchaient au-dessus du linge, des marmites, passaient sur la tête de Louise qui paraissait grave, il fallut bien marcher, faire semblant, en quêtant des compensations dans la communauté de gestes. Le désir, la pudeur du désir.
    
    Thérèse sentait son intimité se gonfler, elle vivait à travers ses points sensibles, antennes de ses attentes. Julia oubliait de tirer son chignon, elle allait, les cheveux lâchés, cherchant le contact de sa main sur la peau, sur le linge, sur les cheveux.
    
    Louise dort. Les deux femmes se regardent alors, n’osant plus faire un geste ; le justificatif de leur affolement n’est plus bridé, face à face, elles s’affrontent, incapables de briser si vite leur réserve.
    
    Thérèse a aimé toucher son propre corps, elle sait que Julia draine sur elle ses tensions, mais pourquoi ? Elle n’avait jamais imaginé être amoureuse d’une femme.
    
    Elle sent plus qu’elle ne voit le geste de Julia qui lui prend la main, comme on prend un vase fragile puis prononce le mot décisif : « Viens »
    
    Il y a tout dans ce mot, quitter sa place pour aller ailleurs où on vous emmène, ...
    ... renoncer à sa solitude pour suivre l’autre, marcher ensemble.
    
    La chambre est pleine d’ombres, les gestes sont lents, Julia est tout de suite nue, elle n’a eu qu’à laisser glisser sa chemise et Thérèse attend. Le cordon de sa chemise est défait, le tissu glisse de ses épaules, accompagné par les mains de Julia qui, au passage, appuient juste un peu plus pour saisir l’élastique de la pauvre petite culotte de coton. Elle est entourée d’une jonchée de linge odorant.
    
    Elles sont nues et malgré la chaleur naissante, elles ont presque froid si bien qu’elles recherchent la chaleur de l’autre en se soudant dans le baiser des bouches ouvertes, la langue tournoie, les mains étreignent et les corps basculent sur le lit.
    
    Thérèse a d’avance tout accepté comme elle avait reçu ce garçon insouciant. Rien ne l’étonne, sauf qu’elle s’émerveille de ce corps de femme qui la parcourt.
    
    Elle aime ces seins qui s’appuient sur les siens, ces jambes qui l’attachent, elle a hâte de se fondre dans cette chair et quand les doigts de Julia atteignent son ventre, elle bascule dans l’involontaire ; son corps parle pour elle, tout seul, il part à la rencontre des seins de Julia, mord son cou, écarte ses fesses, roule sur ses cuisses.
    
    Là, maintenant, la langue pénètre son sexe, elle n’a pas le temps de détailler, elle la veut toute, se tord, s’ouvre pour se sentir encore plus envahie. Les bruits de corps accompagnent l’enthousiasme, succions, bruits mouillés, Thérèse ne sera remplie de son envie que ...
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