-
Le temps du désir
Datte: 27/06/2020, Catégories: ff, jeunes, école, amour, init, confession, Auteur: Coqueluche, Source: Revebebe
... air désemparé. — Je vais t’appeler « désemparée », fais-je sans réfléchir. — Désemparée ? Pourquoi ? — Parce que ça te va bien. — N’importe quoi ! T’es vraiment énervante, Axel. T’arrêtes pas de te moquer de moi. — Tu préfères que je t’appelle « schizo » ? Là je pousse un peu loin. Des fois je ferais mieux de tourner ma langue dans ma bouche… — Arrête avec ça ! me dit-elle sur un ton féroce. — Mais… je ne te dégoûte plus ? – pourquoi je veux pas lâcher le morceau ? – — J’étais pas dans mon état normal quand je t’ai dit ça, tu le sais, rugit-elle. — Tu vois ! — Quoi ? — T’es schizo… (Mais je lui dis ça avec toute ma tendresse et un sourire en coin.) — Shit ! T’es une vraie emmerdeuse, une putain de connasse d’emmerdeuse. — Et toi, tu es grossière. Ça ne te va pas du tout. — C’est ton influence… Tu me débauches, tu me… comment on dit déjà ? — Dévoies, pervertis ? — C’est ça ! On se regarde. Le rire nous gagne. Elle me bouscule… j’ai envie de l’étreindre à l’étouffer. — Si je suis schizo, toi t’es maso. — Ah ! Bon, pourquoi ? — On se met pas à la colle avec une schizo si on n’est pas maso… Elle veut simplement avoir le dernier mot… c’est tout. Je m’aperçois alors qu’il y a trop de gens qui nous regardent. Et pas forcément avec gentillesse. Je reconnais le regard kalachnikov d’Éric. Faut qu’on soit plus discrètes. Les cours se sont terminés à seize heures. Cassandre a une heure devant elle avant son bus. Je l’ai accompagnée en ville. Je pédale ...
... au rythme de sa marche ; vu sa lenteur… c’est presque de l’équilibrisme. Elle me mène droit chez le seul disquaire de la ville. Un jeune vendeur avenant se propose de nous aider… (je veux dire, aider Cassandre : il n’a d’yeux que pour elle, ça devient vexant, à la fin !) — On aimerait trouver un CD qui mixe la musique orientale avec la nôtre… lui explique-t-elle. Elle se tourne vers moi et m’explique que comme on n’a pas encore trouvé de points communs entre nos goûts musicaux respectifs, elle veut essayer de résoudre cette incompatibilité, qu’on ait au moins un terrain d’entente ! Le gars arbore une mine dubitative qui ne présage rien de bon. Il se tourne vers une fille qui tient la caisse et lui transmet la requête de Cassandre. — Oh !… Lina… Mc… Kermit ! entends-je. — La grenouille ! chuchoté-je à l’oreille de ma Scandinave qui esquisse un sourire. — Bonne idée ! s’exclame le discologue. On se retrouve collée l’une contre l’autre avec les écouteurs fichés sur les oreilles pour tester le CD en question. En réalité, l’artiste se nomme Loreena Mc Kennitt… c’est une Canadienne d’origine irlandaise, nous a appris le vendeur. On n’a pas eu besoin de parler pour se comprendre ! La musique et la voix magique de la chanteuse nous ont immédiatement envoûtées. Le mariage d’airs celtiques avec les rythmes et les instruments orientaux produit une harmonie qui nous a parlé immédiatement.The Mystic’s Dream, premier morceau du CD, s’ouvre sur un cœur de voix d’hommes qui ...