1. Le temps du désir


    Datte: 27/06/2020, Catégories: ff, jeunes, école, amour, init, confession, Auteur: Coqueluche, Source: Revebebe

    ... entre nous, apaiser la chaleur sournoise qui nous gagnait… Oh ! Ce baiser haletant. Ce baiser qui nous unissait si intimement. Ce baiser qui creusait en moi des abîmes de désirs effrayants. Et en elle ? Y avait-il ces mêmes abîmes ?
    
    Ma main a suivi le cours de mes pensées. Elle repose sur mon ventre. J’ai la folle envie de me caresser, de faire glisser mes doigts plus bas. Mon index surplombe les poils de mon pubis, noirs, épilés soigneusement en triangle. Mais de chaque côté de ce triangle, l’ombre revient, anarchique, indomptable. Je vais devoir raser de nouveau l’essart sauvage ! Mon sexe est clos, une simple fente, une bouche pincée. On devine juste l’imperceptible renflement du clitoris, pareil au point sur l’exclamation renversée de mon sexe ! Je ne vais pas aller fouiller par là. J’en ai envie pourtant… mais j’ai comme la stupide impression que ce serait sacrilège. Je ne vais pas me branler dans son dos… en pensant à elle. Je vais la garder bien au chaud, au creux de mon ventre, comme un fœtus encore informe mais qui va grandir, j’en suis sûre…
    
    Du moins, je l’espère. Ce serait trop con d’en être arrivées là, et d’avorter. Je la veux trop… et je sais qu’au fond d’elle, c’est pareil. Il faudra juste que je l’amène à l’accepter.
    
    Je souris au miroir en repensant, façon racaille, à la manière dont sa main s’est faite, soudainement, exigeante :
    
    — Ouaouh ! Comment sa paluche s’est accrochée à mes tifs ! Trop d’la balle ! Ou façonTonton flingueur : elle m’a posé sa ...
    ... pieuvre à cinq doigts sur l’occiput et m’a fourragé dans le buisson à faire ululer ma chouette hulotte…
    
    Bon, façon moi, ça sera plus crédible ! « J’ai l’impression qu’il reste encore l’empreinte tiède de ses doigts dans mes cheveux »… Allez, dodo ! sinon j’réponds pas de l’ébullition de mes cellules sexuelles.
    
    Ça craint, ce matin. Quelle face de Cassandre vais-je trouver au lycée ? La muse amoureuse, la mouche acariâtre, la Médée furieuse ? Elle m’attend à l’entrée du bahut. Mignonne comme un cœur dans sa robe bleue printanière. Sage, bien sûr, mais un peu décolletée… On se bise chastement. Pas un mot échangé. Le regard me dit qu’elle n’est pas fâchée. Quoi qu’avec elle on ne sait jamais. Ce con d’Éric nous rejoint sans avoir été invité. Je veux dire : il la rejoint, elle.
    
    — Ça va, ma belle ?Il l’enlace sans façon. Elle se défait de son bras d’un mouvement énergique qui le surprend. Hey ! C’est pour rire…
    — Ouais, ben va rire ailleurs !
    
    Finalement, elle n’est pas d’humeur aussi guillerette que je le croyais.
    
    — T’es pas baisante ce matin, lui lance-t-il d’un air mécontent. Il me dépêche un coup d’œil assassin… comme si c’était ma faute !
    — J’suis pas baisable en ce qui te concerne, lui rétorque-t-elle sur un ton à glacer le plus placide des pingouins de la banquise. Fiche-moi la paix !
    
    Il hausse les épaules, se retourne et s’en va retrouver sa bande en maugréant contre les cinglées dans le genre Cassandre. Moi je fais le dos rond… je sens que ça va être ma ...
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