1. Café-philo


    Datte: 30/05/2020, Catégories: fh, Oral pénétratio, fsodo, Auteur: L'épistolier, Source: Revebebe

    ... potentielle, par analogie, ils perçoivent, à travers même ces phrases en apparence éloignées du sujet, le plaisir qu’ils pourraient en escompter en cas d’intimité. Jason avait perçu une telle chose en Sophie et tous deux savaient cette connaissance que chacun avait de l’autre. L’attirance s’en était donc trouvée renforcée. La suite n’avait été qu’une suite logique.
    
    Jason, qui avait compris tout ceci dès le début, aurait pu l’éviter. Il aurait pu faire comme les autres fois, faire semblant de ne pas comprendre et d’ainsi lasser ou décevoir une partenaire potentielle. N’avait-il pas passé l’âge des gaudrioles ? C’est ce que lui disait sa raison, sa volonté d’être raisonnable. Il voyait ce qu’il pourrait en advenir comme éventuelles ruptures et il était fatigué d’avance par les inévitables drames qui ne manqueraient pas de se produire alors. Il savait sa femme fragile sur le fond et plus encore sa fille. Lui-même avait vécu, comme spectateur, entre ses parents, un déchirement. Cela l’avait bouleversé. Il ne se sentait pas le droit de prendre une telle responsabilité. Ne sentait-il pas le droit ou pas le courage ?
    
    Mais, en dehors même du désir brutal qu’il avait pour Sophie, existait un autre problème, un problème métaphysique. Comme tout un chacun, il se posait la question de sa disparition physique. Si les religions prophétiques promettent une vie après la mort, Jason, lui, n’y croyait pas ou que très rarement. Il croyait qu’après sa mort, il n’y avait pour lui que le ...
    ... néant, que la seule preuve de son passage sur terre serait sa descendance ou éventuellement une oeuvre qu’il laisserait. Or, peut-être qu’ici, c’était donc l’instinct vital qui le poussait.
    
    En effet, même si aujourd’hui, avec les moyens de contraception, l’accouplement sexuel n’est plus lié à la procréation, que l’on peut ainsi tromper la "nature" et en quelque sorte, prendre du plaisir à ses dépens, Jason pensait que, puisque tout est lié, la puissance sexuelle qu’il sentait encore lui de façon si impérative et si souvent, avait cette origine. Ce qu’il prenait pour quelque chose de très personnel, son envie de plaisir, n’était peut-être qu’un leurre. En lui, c’était sa lignée génétique qui parlait et elle le poussait à féconder cette femme, cette si attirante femme…
    
    Jason pensa tout un coup qu’il ne lui avait d’ailleurs pas demandé quel moyen de contraception elle employait. Comme beaucoup d’hommes, il s’en remettait, égoïstement, à la prévoyance de la femme dans ce domaine. Mais avec Sophie, il lui avait semblé que c’était une question qui ne pouvait pas être posée, que de la poser aurait rompu le charme. Si Sophie n’avait, elle aussi, pas évoqué cette question, c’est peut-être parce qu’elle avait inconsciemment ressenti aussi les choses ainsi. Cette union de leurs corps avait peut-être une portée plus métaphysique, une raison qui les dépassait tous les deux.
    
    Sophie s’était endormie et Jason pensa que c’était mieux ainsi. Il n’aurait pas voulu évoquer tout de suite ...
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