Café-philo - Histoires de Sexe

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... je-ne-sais-quoi qui fait l’attirance réciproque, l’attirance physique, Jason avait perçu qu’existait aussi entre eux une attirance "spirituelle" et une même façon d’envisager la vie. Sans être véritablement belle au sens plastique du terme, Sophie avait du "chien". C’est l’harmonie de son aspect physique et de sa personnalité qui induisaient cette exceptionnelle attirance que Jason avait pour elle. C’était une de ces femmes peut-être en avance sur son temps, en tous cas différente de la majorité. Elle ne se cachait pas à elle-même sa sexualité sous un manteau de sentimentalisme plus ou moins mièvre. Jason avait eu l’impression dès le début que, comme lui, elle avait une haute idée de sa liberté et qu’elle saurait donc maîtriser une éventuelle liaison sexuelle avec lui… jusqu’à un certain point.

Mais cette conception de la liberté, d’une haute liberté, avait aussi un revers. Quand les sentiments, les sentiments purs se mettent en branle, ils ont une haute intensité. Ils sont d’autant plus violents que l’on cherche à les refouler. Comme Jason, Sophie était le genre de femme pour qui l’acte sexuel, bien que libre, très libre, n’était pas innocent. On pouvait toujours simuler ou réellement prendre du plaisir mais il y avait toujours le risque que ce plaisir partagé ait une telle intensité qu’il débouche sur une profonde remise en questions à tous les niveaux de l’être et que les forces ainsi constituées sur l’axe de l’homme et de la femme balayent tous les tabous ...

... sociaux

Jason savait que c’était peut-être ce qui était en train de se passer. Certes, vu de l’extérieur, ce qu’ils venaient de faire était commun. Ils avaient fait l’amour sans retenues comme le font des amants débutants une relation. L’entente avait été, autant que faire ce peut une première fois, parfaite. Mais il est des gestes qui ne trompent pas. L’amour n’est pas seulement qu’une technique ou une gymnastique dont le moteur est le désir instinctuel. Il existe aussi un plan spirituel qui se traduit par des hésitations et des élans d’amour d’autant plus forts. Il existe aussi un plan intellectuel ; celui qui donne forme à tous ces gestes, celui qui, pour Jason, donne de l’intensité à une relation. C’est celui-ci qui parfois manquait à Jason dans sa relation avec sa femme. Bien que pleine de bonne volonté, elle restait souvent en chemin lorsque Jason essayait de lui faire comprendre ce qu’avait d’important pour Jason cet aspect des choses, la mentalisation des gestes communs.

Quand il avait rencontré Sophie, ce qui avait particulièrement séduit Jason, bien avant l’attrait physique, était la vivacité intellectuelle qu’il avait perçue chez elle. Si la conversation entre un homme et une femme a un aspect sexuel, c’est bien celui-ci. L’homme, aussi bien que la femme, s’ils ont les antennes pour cela, perçoivent intuitivement, même à travers quelques phrases banales et anonymes ce dont la personne qu’ils ont en face d’eux est capable. Et, si le désir physique est là comme énergie ...