1. Voiture 3, dans le sens de la marche


    Datte: 25/05/2020, Catégories: fh, hplusag, hotel, train, amour, revede, pénétratio, mélo, regrets, Auteur: Tito40, Source: Revebebe

    ... prestement sur ma cuisse et a essayé de la remonter sous ma jupe. Je me suis débattue. L’homme en face s’est levé et sans colère apparente il a saisi le jeune con par le col. Je ne m’étais pas rendue compte qu’il pouvait être aussi fort. Le jeune a littéralement décollé du sol avant de se retrouver le nez collé contre celui de l’homme qui le soulevait, lequel lui a dit d’un ton très calme :
    
    — Ma femme voudrait du calme. Vous la dérangez. Vous me dérangez. Ou vous foutez le camp ou je vous broie sur place.
    
    Le ton était calme et posé, mais le message assez clair. Le trouduc est devenu tout pâle. Quand ses pieds ont à nouveau touché le sol, il a saisi son sac à dos pour changer de rame, sans oublier de hurler un « sale pute » de garçon courageux, une fois hors de portée.
    
    L’homme s’est assuré que j’allais bien avant de reprendre sa lecture. Je ne savais même pas quoi dire. Il m’a fallu quelques instants pour remettre de l’ordre dans mes idées et lui demander d’abandonner son journal un instant, pour le remercier.
    
    — Je crois que vous venez de m’éviter un gros problème. Merci infiniment.
    — C’est la moindre des choses. Ces jeunes se croient tout permis.
    — Quand même. Vous n’étiez pas obligé. Vous auriez pu prendre un mauvais coup.
    — Je n’y ai ai même pas pensé. Quoi qu’il en soit je vous assure que ces jeunes merdeux sont courageux en groupe mais parfaitement inoffensifs lorsqu’ils sont seuls.
    — Merci encore.
    — Je vous en prie.
    
    Il aurait pu saisir l’occasion ...
    ... pour me faire du gringue. Même pas. Il aurait pu rouler la caisse, me raconter des bagarres, faire le fier. Même pas. Décidément, je l’ai trouvé très gentleman malgré son air de rien.
    
    À l’arrêt de Nanterre, je me suis montrée un peu plus courtoise qu’à l’habitude en le remerciant à nouveau alors que je me levai. J’ai même fait l’effort de lui tendre la main. Il a semblé surpris avant de la prendre et de la serrer fermement mais sans excès. La sienne était chaude et douce. J’en ai presque été troublée. À moins que ce ne soit le bleu acier de ses yeux. Il avait enlevé ses lunettes de lecture et m’avait fixée. L’air toujours aussi triste, il y avait dans son regard une profondeur surprenante, quelque chose de mystérieux, de fort, de désespéré.
    
    Je suis sortie de la rame et au moment où j’ai touché le quai, j’ai compris que ça allait être une mauvaise journée. Le jeune que mon voisin avait chassé était là, mais plus seul. Ils étaient sept ou huit, tous du même club visiblement puisque tous habillés pareil, tous avec les mêmes gueules de voyous. Ils me regardaient en rigolant ostensiblement, et semblaient prêts à me faire payer cher ma rébellion dans le train.
    
    J’en suis restée pétrifiée, incapable de faire le moindre geste. Ils s’approchaient de moi et le plus évident aurait été de courir, de hurler, de m’échapper. Mais j’étais comme tétanisée, acceptant presque de recevoir une dérouillée sur ce quai lugubre.
    
    Une voix derrière moi m’a sortie de ma torpeur. L’homme du train ...
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