1. Voiture 3, dans le sens de la marche


    Datte: 25/05/2020, Catégories: fh, hplusag, hotel, train, amour, revede, pénétratio, mélo, regrets, Auteur: Tito40, Source: Revebebe

    Voiture 3, bas, côté quais, dans le sens de la marche. Je monte chaque matin dans le RER à Saint-Rémy pour prendre place toujours au même endroit. Il est 6 heures. La ville s’éveille. Ça grouille à chaque arrêt. Des gens pressés, stressés, encore endormis. J’observe, ça me rassure. Je ne suis pas la seule à vivre chaque jour en attendant le suivant, sans objectif particulier, sans envie, sans projet. Aller bosser, faire ce j’ai à faire, puis revenir à la maison. Préparer le repas pour Martial qui rentre plus tard que moi. Le laisser déposer un baiser fugace sur mes lèvres sèches. Le servir, discuter de la météo et des nouvelles fraiches. Se détendre devant un film pourri devant lequel il va s’endormir. Aller me doucher. Mettre mon réveil pour le lendemain. Recommencer.
    
    De temps en temps, mon mari me rejoint avant que je ne m’endorme. Il a une envie. Alors il me caresse un peu. J’essaie de me détendre. Je sais qu’il va me pénétrer rapidement, sans se préoccuper de mon plaisir. Il va me prendre par derrière et s’agiter quelques minutes. Il va dire des choses un peu crues pour s’exciter, et peut-être me glisser un doigt dans l’anus. Il aime ça. Moi pas trop. Puis je vais l’entendre râler quand il jouit. Je lui dirai que c’était bon. Je retournerai à la douche. Il dormira déjà quand je reviendrai au lit. J’aurai du mal à dormir tellement je serai triste de cette vie sans but.
    
    Quand j’ai rencontré Marc, à la fac, ce fut un véritable coup de foudre, une fusion des sens, un ...
    ... partage total. Nous avons vécu durant 4 ans ensemble dans le plus parfait bonheur. Nous ne faisions qu’un. Il n’y avait guère que mes parents pour nous perturber. Ils ne supportaient pas le côté extraverti de Marc, son toupet en toutes circonstances, son courage, sa verve, son intelligence, et peut-être par-dessus tout la fascination que le lui vouais.
    
    J’avais été terrassée par une migraine massive un samedi soir. Marc est sorti pour aller chercher des médicaments à la pharmacie du coin. Je ne l’ai jamais revu. Un camion l’a fauché alors qu’il traversait la route. Il a été projeté à plusieurs dizaines de mètres, mort sur le coup. J’ai su le soir même que ma vie serait à jamais triste et morne sans lui, que jamais je ne rencontrerais quelqu’un comme lui, que toujours je serais fidèle à sa mémoire.
    
    Les années ont passé. Mes parents, très présents au début, le sont devenus un peu moins. Ils avaient cherché à me divertir, à me faire rencontrer des gens, mais je n’en avais pas envie, pas le cœur, et ils se sont lassés. Comme se sont lassées mes amies pourtant fidèles, mais la tristesse est contagieuse et à mon âge, il aurait fallu que j’oublie, que je vive, que je bascule.
    
    J’ai fini par me laisser aller à une aventure avec un collègue de travail, un type sympa et jovial, mais peu disert et surtout tellement peu empathique qu’il ne remarquait même pas mon vague à l’âme, et ne posait aucune question sur mon passé, sur mes envies, sur mes projets. Il était bien avec moi, ...
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