1. Voiture 3, dans le sens de la marche


    Datte: 25/05/2020, Catégories: fh, hplusag, hotel, train, amour, revede, pénétratio, mélo, regrets, Auteur: Tito40, Source: Revebebe

    ... m’avait-il dit, et se voyait bien fonder une famille. Il était simple et direct. Il n’y a jamais eu entre nous la moindre passion, juste une communauté de vie. Nous nous sommes mariés sans chichi. Martial est plus un copain qu’un mari, pas même un ami.
    
    Pour autant, je ne regrette pas de l’avoir épousé. Nous savons tous deux que notre vie n’est pas idéale, mais nous n’aspirions pas à autre chose. Il nous reste le partage d’un espace commun à la fois confortable et rassurant, et des week-ends longs, si longs.
    
    Voiture 3, c’est toujours la même routine. Je quitte notre petite maison en banlieue pour aller travailler. Martial travaille de nuit. Il a déposé un baiser sur mes lèvres pour me réveiller alors que lui allait dormir. Il se lèvera vers 13 heures et m’enverra un SMS pour me dire que tout va bien. Nos journées se ressemblent, elles ne s’additionnent pas mais se suivent inlassablement.
    
    Il n’est pas rare que des hommes cherchent à entrer en contact pendant le trajet. J’ai l’habitude. Ils commencent par me parler sous un motif futile, puis rapidement se montrent lourds et pressés. C’est à la fois rassurant de se dire qu’on peut encore plaire, et quelque peu incommodant d’être ainsi la cible d’homme mariés qui vous prennent pour la salope de service qui leur viderait volontiers les couilles dans les toilettes de la rame.
    
    Depuis plusieurs semaines, un homme d’âge mûr parfaitement quelconque s’installe chaque matin face à moi au premier arrêt. Il me salue poliment, ...
    ... paré d’un sourire un peu triste, puis se plonge dans la lecture de la presse matinale. Quand je quitte la rame à Nanterre, il baisse son journal pour me souhaiter une bonne journée et me sourit en me regardant comme un cocker triste. J’en ai croisé un paquet des mufles, des mecs qui cherchent à lorgner sous ma jupe ou qui me font des avances à peine voilées. Lui n’est pas de cette espèce. Ce n’est pas un prédateur. Peut-être est-il homo, ou heureux en ménage, ou blasé. En tout cas il n’est ni agréable ni désagréable, juste insignifiant, transparent. Toujours fringué comme au 19ème siècle, une coupe à papa, des chemises trop grandes, des lunettes qui lui mangent le visage, il a tout du beauf. Mais un beauf discret.
    
    Au moins quand il est assis là, face à moi, personne d’autre ne vient s’y mettre. Je peux être tranquille.
    
    Il y a trois semaines, un jeune s’est assis en même temps que lui, juste à ma droite. Quelle plaie ! Il voulait absolument engager la conversation, m’envoyait des compliments bidons du style « Vous êtes très jolie madame ». Profond non ? Avec sa casquette à l’envers et son jean troué, il pensait sans doute me donner une envie folle de lui secouer la bite. Quel con !
    
    Ça a duré une vingtaine de minutes avant que je ne lui montre mon agacement et lui disant de rester sage, que j’étais concentrée sur ma lecture. Ça ne l’a pas calmé, bien au contraire. Il s’est empressé de m’expliquer que quand les femmes disent non, elles pensent oui. Et il a posé sa main ...
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