Kinshasa - Kaboul
Datte: 06/04/2018,
Catégories:
fh,
couleurs,
couple,
voyage,
amour,
odeurs,
Oral
pénétratio,
jeu,
aventure,
amourdura,
Auteur: Jean Balun, Source: Revebebe
... connaîtra un sort aussi tragique qu’inéluctable : la morsure du mamba noir, aussi venimeux que le cobra ; elles peuvent transformer l’homme le plus sage en un pantin fou de désir. Mais celui qui aime l’une d’elles, et en est aimé en retour, jouira de la protection de toute la communauté, jusque dans la diaspora.
Il marque une pause, ferme les yeux quelques instants, puis reprend :
— Contrairement à ce que l’on raconte sur mon compte, je n’ai pas répudié ma première femme. Je lui ai rendu sa liberté, quand elle me l’a demandé. C’était convenu ainsi. J’ai vécu la séparation comme un veuvage. J’espère que cela te sera épargné, conclut-il sombrement.
— Papa, tu veux faire fuir Jean ou quoi, reproche-t-elle.
— Non, mais il doit savoir à quoi il s’engage et ce qui va lui arriver bientôt, car je sais que tu ne pourras résister à la tentation d’utiliser le « charme de la cousine » !
— Papa !
— Je ne peux rien vous dire, sinon qu’il vous faudra oublier vos repères d’Européen et faire confiance à ma fille. Ne me posez pas de questions, ne lui demandez rien, elle restera muette. Mais le moment venu, vous comprendrez. Maintenant, allez manger en ville, l’ambiance risque d’être électrique ici, ce soir.
Le 3615 est trop animé et je n’ai pas envie qu’on prenne Lydia pour une belle de nuit. Je décide d’aller souper à la Résidence 165 sur le boulevard du Trente Juin, un complexe hôtelier situé du même côté que le 3615, mais quelques kilomètres plus loin en direction de ...
... N’Galiema. J’en apprécie la terrasse couverte : un vaste plancher ciré, une cascade dans un coin et surtout de hauts murs, garants de calme et de discrétion. Ici, ni marchand ambulant ni demoiselle à l’affût. De vraies tables avec nappe, un service simple et professionnel, une cuisine délicieuse et raffinée, je recommande, publicité gratuite !
Lydia ne connaissait pas l’endroit et est positivement impressionnée.
— C’est beau, vaste, aéré et bien éclairé, apprécie-t-elle.
— Je viens souvent ici avec Marc… Pour des repas d’affaires, bien sûr.
— Bien sûr, répond-elle taquine.
Je ne relève pas.
Le repas se passe comme un rêve, le plaisir d’être ensemble, des mets succulents et de la Tembo, une bière brune du Katanga, au fût, bien glacée pour arroser le tout. Lydia me raconte son enfance à Kindu, ses grands-parents à Kibombo, son adolescence et ses études à Kinshasa.
— Papa a beaucoup exagéré le pouvoir des sorcières, tu sais. Nous sommes surtout des guérisseuses.
— Ne dis rien, ce sont vos secrets. C’est la magie de tes yeux et de ton sourire qui m’a charmé.
— Flatteur.
— Tu es ma sorcière bien-aimée.
— Et toi, mon « Jean-Pierre » !
— C’est moins flatteur !
— Pourquoi ? Il est trop mignon avec son air contrarié, fulminant. Il l’adore sa sorcière, non ?
— Bien sûr qu’il l’adore !
Nous rentrons à la maison relativement tôt. Demain, la réalité me rattrape. Allez, ne pas penser à ce grand tour qui reste à niveler. Ce soir est encore à nous. Nous faisons l’amour ...