Kinshasa - Kaboul
Datte: 06/04/2018,
Catégories:
fh,
couleurs,
couple,
voyage,
amour,
odeurs,
Oral
pénétratio,
jeu,
aventure,
amourdura,
Auteur: Jean Balun, Source: Revebebe
Résumé : Jean et Lydia viennent de se retrouver à Kinshasa. Jean a été accueilli à bras ouverts par le père de Lydia. Mais visiblement Jean traîne derrière lui un passé un peu trouble. Après une soirée quelque peu mouvementée, nos amoureux rentrent au bercail. Jean reprend son récit.
Nous rentrons à la maison, tendrement enlacés. Les brumes de la nuit ne se sont pas encore dissipées, dans nos têtes. Les perroquets gris du Gabon traversent le ciel teinté de rose et poussent leur cri tonitruant. Ce sont les derniers instants de fraîcheur avant les assauts du soleil qui va bondir au-dessus de l’horizon. La brièveté de l’aurore équatoriale ne cesse de m’étonner.
Je marque une pause à proximité du mur d’enceinte pour admirer la bougainvillée aux inflorescences mauves qui le recouvre. Très décorative, cette plante aux redoutables épines décourage les intrusions. C’est bien plus joli que du fil de fer barbelé.
— Viens, papa va vraiment s’inquiéter !
À regret, j’interromps ma contemplation. Je suis bien. Je regarde Lydia, m’amuse de son impatience.
— Allez, je ne serai tranquille qu’une fois à l’intérieur ! implore-t-elle.
— Que crains-tu ?
— Le type de cette nuit, celui qui a cherché la bagarre, il me semble l’avoir aperçu derrière nous ! Ce n’est peut-être qu’une idée, mais s’il te plaît, ne restons pas ici.
Et Lydia de courir en me tirant par la main jusqu’au portail gardé par le zamou, le gardien.
— Bonjour, Donatien ! lance-t-elle avec un soupir de ...
... soulagement.
— Bonjour, m’selle Lydia, bonjour, m’sieur Jean.
— Voilà, ici, nous sommes en sécurité ! souffle Lydia. Ce type m’a vraiment fait peur.
— Ce n’était peut-être pas lui, tu t’es fait des idées !
Je m’attarde encore un peu pour contempler le jardin où le frangipanier en fleur rivalise de beauté avec un jacarantha aux grappes mauves. Au fond, un majestueux manguier et un avocatier, surchargés de fruits, ploient leurs branches. Plus près de la maison, une petite fontaine où un petit oiseau à la gorge bleue s’ébroue.
Je m’arrache à ma rêverie pour rejoindre Lydia qui m’attend sur le perron. Dans son regard, je lis de la tendresse pour son indécrottable poète, et une petite lueur taquine.
La cuisinière, déjà à ses fourneaux, prépare le déjeuner : même le dimanche, monsieur le Conseiller se lève tôt. Nous nous attablons pour déguster un bol de chocolat chaud avec des belles tranches de pain tartinées de beurre salé. Un délice.
— Tu sais, Lydia, c’était exactement ce que je mangeais chez mes grands-parents, quand je passais mes vacances chez eux.
— J’y ai pris goût, moi-même, du temps des Belges ! dit une voix grave qui me fait sursauter.
— Bonjour, papa.
— Mangez, mes enfants. Alors comment s’est passée la soirée ? Puisque vous rentrez seulement, c’est qu’elle fut bonne.
— Nous nous sommes vraiment bien amusés, mais un voyou a cherché la bagarre. Heureusement Jean a su le remettre à sa place !
— Bah! dis-je. Il était ivre, ça n’a pas été difficile de le ...