Thylis et la jalousie
Datte: 02/04/2020,
Catégories:
fh,
ffh,
dispute,
Humour
sf,
Auteur: Gufti Shank, Source: Revebebe
... voulait rien dire, ici. Pfff… Mais Thylis s’assit tranquillement à côté de nous. Une troisième paille sortit instantanément du centre de la table. Et elle se mit à papoter comme si Xara n’était pas là :
— Alors, Gufti ? Comment trouves-tu notre monde ?
— Euh… très bien… excellent, même. Xara m’a déjà fait visiter pas mal de trucs.
— Je t’en montrerai d’autres, susurra Thylis.
Mais c’en était trop pour ma jolie rouquine aux grands yeux verts ; elle se leva et vint sereinement s’asseoir sur mes genoux, face à moi, collant sa poitrine juste sous mon nez.
— J’ai encore plein de choses à te montrer, Gufti. Que dirais-tu de venir te promener avec moi jusqu’à l’océan ?
— Oui, allons-y tous les trois ! s’emporta Thylis. Nous nous accouplerons au bord de la mer.
Xara soupira dans le creux de mon épaule. Avant qu’elle s’agace davantage, je tranchai :
— Euh, écoutez, les filles, je crois surtout que je vais aller dormir. Je suis un peu cuit, en fait.
C’est vrai, quoi… j’étais levé depuis sept heures du matin, et pour moi il était sans doute déjà largement plus de trois heures du mat. Xara m’avait « enlevé » à dix heures du soir, on avait mis pas loin d’une heure à venir, et ça faisait bien cinq ou six heures que j’étais là.
— Oui, moi aussi, je suis épuisée, se dépêcha d’annoncer ma somptueuse guide ; ces voyages temporels m’ont fatiguée. Je vais aller dormir avec toi, Gufti.
— Xara, grommela Thylis, ta position de guide de l’Élu ne t’autorise pas à délaisser ...
... les tâches quotidiennes qui t’incombent !
— Je crois que j’ai accompli plus que ma part, ces dernières heures ! Et de toute façon, je porte la vie, désormais ! Et tu sais ce que ça veut dire !
— Eh bien puisque tu portes la vie, inutile d’encombrer davantage l’Élu ! Il n’a plus besoin de toi !
J’hallucinai ; ces deux greluches étaient en train de se crêper le chignon. Alors même qu’y avait plus que trois cents humains sur terre, il s’en trouvait encore deux pour s’engueuler. Et pour moi, en plus…
— Arrêtez ! hurlai-je.
Elles me regardèrent avec circonspection. D’ailleurs, toute la salle s’était interrompue pour me regarder avec circonspection… Je poursuivis à voix plus basse, menaçant en profitant de ma position d’ « élu » :
— Si vous n’arrêtez pas de vous disputer, je vous laisse et je vais m’accoupler avec Eloa et Jiris.
Ça parut leur suffire. Elles se calmèrent en se remettant à aspirer dans leurs pailles. Mais deux fauteuils volants se pointèrent soudain, m’amenant la Vénérable et une autre Conseillère. Cette dernière ordonna :
— Thylis, Xara, cessez de vous quereller et laissez-nous quelques minutes.
Elles s’exécutèrent. Les deux fauteuils volants se posèrent à mes côtés et la Vénérable prit la parole :
— Homme, vous n’avez pas choisi la facilité ; Thylis et Xara ont un fort caractère…
Était-ce un reproche ?
— Ben… j’ai choisi les deux que je connaissais ; je ne savais pas qu’elles ne pouvaient pas se voir…
— Laissez nos sœurs venir à vous, ...