La lutte des classes (2)
Datte: 09/03/2020,
Catégories:
Trash,
Auteur: Yojik, Source: Xstory
... des filles.
En fait, les coups portés avec la bandoulière ont laissé des marques bien visibles. Il y a quelques hématomes bien moches. Ce n’est pas le cuir qui leur a fait cela, mais les boucles en métal qui servent à régler sa longueur et à l’accrocher au sac. Chef n’est pas satisfait. Si on les laisse partir avec des marques profondes, les gens vont se demander ce qui le leur ait arrivé, même si elles nient quoi que ce soit.
— Attendez-moi là. Je reviens de suite. Camarades, rhabillez-vous. Les chiennes, pour l’instant vous restez comme cela.
Il s’habille vite fait et part sous les bois. Il en revient au bout de cinq minutes avec cinq longues branches. On dirait de l’osier ou un truc du genre. Il en donne une à chacun avec pour mission de l’écorcer pour en faire une badine bien lisse. Chef vérifie notre travail et nous demande de faire un test :
— Tournez-vous ! ordonne-t-il aux filles.
Et le voilà qui fouette les fesses de Cinq. Nous testons nos outils de punition sur les culs en face de nous. Les filles crient, geignent et pleurent. Les quatre ou cinq coups ont été portés assez durement. Mais ils ne laissent qu’une fine trace rouge qui disparaîtra vite. Chef est content, on va pouvoir les punir sans retenue : on a la badine et la laisse. Par contre, interdiction de les frapper avec autre chose. Bizarrement, elles semblent presque soulagées.
— Remettez votre jupe, votre chemise, vos souliers.
— Chef a pas parlé des culottes et des soutiens-gorges, ...
... leur dit M alors qu’elles les prenaient en main.
Elles les reposent et ne remettent que ce qu’il leur a été autorisé.
— Vous laissez aussi vos chemises ouvertes et la jupe relevée au-dessus des fesses, leur impose R.
— Comme ça, la badine peut vous mordre les chairs à tout moment, précise Chef. Maintenant, allons à votre camp.
Et nous voilà partis tous les dix. Nous passons le torrent à un guet puis nous remontons la pente par un chemin étroit et sinueux. On débouche dans une prairie et je découvre quelques mètres plus loin une croix en fer posée sur un piédestal fait de pierres scellées entre elles. Le calvaire a pris cher. Pas loin, il y a leur camp. Elles sont vachement bien installées. Cinq petites tentes et une grande qui leur sert de réfectoire et de garde-manger. Chef les interroge, c’est l’homme à la camionnette qui a tout fait. Elles n’ont eu qu’à poser leurs sacs.
— Vous étiez là pour quoi ?
— Le calvaire, on devait le rafraîchir un peu et poser une plaque pour les résistants du coin.
— Y avait que nous ici qui résistions, s’énerve B.
— Non, nos camarades ont fait cause commune pendant la guerre avec ceux qui tenaient leurs ordres de De Gaulle. Les leurs et les nôtres sont morts ensemble dans ces montagnes.
Je sens un certain respect pointer dans la voix de Chef.
— Du coup, il devrait y avoir une cérémonie, non ? s’inquiète M.
— Oui, le 20, juste avant qu’on parte.
— Bien, vous travaillerez pour vos morts et nous ferons aussi notre ...