1. Le récit de Maricke


    Datte: 04/03/2020, Catégories: prost, hdomine, chantage, portrait, amourdram, tarifé, Auteur: Lionévitch, Source: Revebebe

    ... lors de leur emménagement. Elle se méfiait maintenant de toutes les têtes connues qui franchissaient le seuil, craignant d’avoir à subir encore cet ignoble affront.
    
    À la fin de la quinzaine, les demandes se faisaient toujours plus pressantes. Un maudit soir, alors qu’elle servait la table voisine, un homme avait glissé une main sous ses jupes et l’avait prise à la fourche. Elle s’était retournée et avait giflé le mal élevé. Le patron avait aussitôt surgi comme un diable, s’était planté devant elle :
    
    — Ah ! Salope ! Non seulement tu traînailles dans l’ouvrage mais en plus tu maltraites les clients ! Tu vas voir si je vais te laisser faire ! Dehors ! Et estime-toi heureuse que je n’aille pas chercher les gendarmes.
    — Monsieur, cet homme m’a manqué de respect !
    — Que dis-tu, traînée ? T’es bien moins regardante avec les gros porcs de commerçants, tout le monde sait ça ! Et de plus tu insultes un ami ! Va t’en vite avant que je devienne méchant !
    — Vous me devez ma semaine !
    — Quoi ! Tu as l’audace de me demander de l’argent. Mais, je ne te dois rien, salope insolente ! Va-t’en et que je te revoie plus, ou je te fais jeter en prison !
    
    Elle partit la tête basse, fit des dettes dans plusieurs boutiques et finalement revint chez le Dumont où elle n’était plus retournée depuis son embauche. Il lui dit qu’il ne lui en voulait pas de lui avoir fait des infidélités, qu’elle pouvait revenir quand elle voulait et connaissait le tarif ! Quelques jours plus tard alors que je ...
    ... l’avais accompagnée dans la boutique, il lui dit, discrètement et en me lorgnant :
    
    — Ta fille est magnifique ! Elle est bien grande et de plus en plus charmante ! Sais-tu qu’elle nous a espionnés ? Tu pourrais l’encourager à se joindre à nous derrière le rideau et je serais encore plus généreux avec ta petite famille !
    
    Elle détourna la tête et fit mine de n’avoir pas entendu. Quand nous fûmes sorties, ma mère se tourna vers moi et me fit jurer de ne plus remettre les pieds chez cet ignoble individu. Plusieurs semaines passèrent et j’évitais même la rue de son commerce.
    
    La mère rapportait de moins en moins des visites chez le commerçant. Il commençait à lui parler de lui réclamer son arriéré, de prévenir la maréchaussée. Les voisines, même les moins vertueuses, faisaient mine de ne pas la reconnaître et ne lui rendaient plus les petits services qui rendent la vie possible. Elle qui avait aidé tellement de gens quand nous étions prospères se retrouvait maintenant seule face à ses difficultés. Elle ne savait plus que faire et restait enfermée à la maison. La voisine qui me fournissait mon travail venait maintenant la voir chaque jour et essayait tant bien que mal de la réconforter. Elle lui avait promis qu’elle allait demander à son patron de l’embaucher car elle savait qu’elle n’était pas manchote et, dégourdie, elle lui assurait qu’elle ferait sans aucun doute un bon salaire.
    
    Ma mère voyait bien que cela ne suffirait pas, mais faisait semblant de la croire pour ne ...
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