1. Le récit de Maricke


    Datte: 04/03/2020, Catégories: prost, hdomine, chantage, portrait, amourdram, tarifé, Auteur: Lionévitch, Source: Revebebe

    ... n’auras rien d’autre à faire qu’à te tenir belle pour moi.
    
    Elle était abasourdie et ne pouvait faire un geste, bien qu’elle eut envie de le gifler, de le frapper, de lui cracher à la figure. Il s’enhardit encore de sa passivité et fit le geste de relever ses jupons. Cela la fit sortir de sa léthargie et elle se leva aussitôt. Elle se retourna et partit sans un regard pour lui, sans même prêter attention aux excuses qu’il bredouillait.
    
    Cela avait fini de la désespérer et elle se résolut même à demander l’aumône à la sortie de la messe de matines ! Elle en avait honte, d’autant plus qu’elle rencontrait souvent les enfants de son frère qui la regardaient avec le sourire de la revanche. Leur père n’avait jamais pardonné à maman de s’être mise en ménage avec un étranger, pour ne pas dire un jaune, un voleur de travail. La famille lui tournait le dos. Elle aurait bien aimé se faire consoler par sa mère, mais elle ne l’avait pas revue depuis la mort du père, il y avait trois ou quatre ans. Celle-ci était retournée habiter dans le village de son enfance, avec la maigre retraite de la compagnie.
    
    Quelques mois plus tard et sur l’indication d’un voisin, ma mère avait pris, après ses heures de tri, un poste de serveuse dans une des tavernes. Elle y affrontait les plaisanteries grasses et les mains baladeuses sans se révolter plus que ça. Le patron en l’embauchant lui avait fait visiter une petite chambre à l’étage en lui précisant que la clef était à sa disposition si elle ...
    ... avait besoin d’y prendre du repos. « La Finette » qu’elle avait remplacée, y passait une partie de sa journée, maman savait bien ce qu’elle devait y faire et s‘était bien juré de ne jamais y monter. Elle refusait de le faire, bien que plusieurs clients le lui aient ouvertement demandé.
    
    Un jour le propriétaire lui fit signe d’approcher :
    
    — Si tu ne fais pas d’effort pour être plus aimable avec les habitués, je serai contraint de te renvoyer. Tu n’le sais peut-être pas mais je perds des clients à cause de toi !
    
    Elle restait muette, ne sachant que faire ni que dire.
    
    — Ils s’en vont tous chez le Toine. « La Séverine » qui est, c’est sûr, bien moins jolie que toi, y est par contre bien plus accueillante. Tu devrais te montrer plus complaisante avec les clients, leur accorder quelques « gentillesses » et tout irait bien ! Ils seraient aussi, j’en suis sûr, fort généreux avec toi !
    
    Elle avait rougi jusqu’au bout des oreilles d’une réprimande qu’elle trouvait injuste. Elle ne dit rien et retourna à son ouvrage, cherchant même à faire plus de corvées qu’on ne lui en demandait.
    
    Un de nos proches voisins, habitué des lieux, lui avait soufflé qu’il serait ravi de pouvoir lui rendre service, à elle et à ses petits. Elle aurait aimé croire cet homme patelin, avec ses allures de bon père et de bon mari. S’il n’avait précisé son offre d’une main ferme se glissant sous ses jupes ! Elle était offensée, écœurée de l’attitude de ce presque familier, dont la femme les avait aidés ...
«12...456...13»