Le récit de Maricke
Datte: 04/03/2020,
Catégories:
prost,
hdomine,
chantage,
portrait,
amourdram,
tarifé,
Auteur: Lionévitch, Source: Revebebe
... ça. Mais ces quelques pièces nous permettaient d’acheter du lait pour les gosses et quelquefois une petite boule de pain. Car les affaires allaient de mal en pis, le charbon était sale et les bennes se remplissaient lentement. La mère n’avait apparemment jamais faim et nous, toujours le ventre nous tortillait. Parfois, quand le repas avait été trop maigre, j’avais le tournis et je n’avançais plus dans mon modeste ouvrage.
Ma mère avait passé des heures à attendre dans l’antichambre du bureau du directeur de la mine. Celui-ci lui avait confié qu’il s’occupait de notre cas et qu’il faudrait quelque temps pour que son cas soit évalué par la commission des pensions. Les belles paroles ne suffisaient plus à subvenir à nos besoins, le marchand faisait de plus en plus de coches sur la baguette et ma mère était de plus en plus gênée de venir chez lui sans argent.
Un jour que la « Dumonte » était absente, son mari dit à ma mère :
— Je ne vous vendrai plus rien si tu ne règles pas ton arriéré !
La quinzaine étant déjà bien avancée et elle n’avait rien à lui donner ce jour-là.
— Vous savez bien que je vous réglerai, comme je n’ai jamais manqué de le faire, au début de la semaine prochaine !
Il lui indiqua la baguette, sur laquelle une bonne grosse dizaine de coches affichait sa dette, et se montra intraitable.
— Dans la vie, ma petite, il faut toujours payer ses dettes ! Je ne te donnerai rien si tu ne me règles pas.
La resserre était vide, nous n’avions pas ...
... même pour la journée, elle ne pouvait assurément pas repartir les mains vides, et se mit à pleurer. Il tempêtait, et soudain s’adoucit.
— Ma petite, je vois bien un moyen de te mettre à jour ! Viens me rembourser dans la réserve et je solde ton compte.
J’étais à côté d’elle et ne comprenais rien. Comme ma mère restait figée dans son silence, Dumont me présenta une pincée de bonbons et me dit d’aller, bien vite, les partager avec mes frères. Je restais immobile, hésitant à prendre les quelques sucreries dans sa main tendue. Il se tourna vers ma mère :
— Décide-toi vite, car je ne te le proposerai pas deux fois !
Maman prit les bonbons et, me les remettant, me demanda de faire ce que m’avait dit monsieur Dumont et de filer pour porter leur cadeau aux garçons. Je partis, en courant le plus vite que je pus, et crus bien faire en revenant aussitôt au magasin. Le jeune commis qui me connaissait, par jeu, me proposa d’aller la retrouver dans la réserve.
— Ta mère est en train de payer le patron. Va les rejoindre, le vieux Dumont appréciera sûrement. C’est au fond, tu trouveras bien !
Je poussai le premier rideau et avançai, mais avant de pousser le deuxième, j’entendis des gémissements. J’hésitai à entrer, et finalement me contentai d’entrebâiller l’étoffe. Ma mère était courbée sur des caisses, les jambes et les fesses nues et Dumont, le pantalon sur les chevilles, lui faisait son affaire. J’avais déjà vu la Pierrette et le P’tit Louis faire ces choses. Mais cette ...