Joueras-tu avec moi ?
Datte: 11/02/2020,
Catégories:
fh,
couple,
amour,
cérébral,
jeu,
sm,
Auteur: Lise-Elise, Source: Revebebe
... sexe. Ils sont prudents, attentifs. Mes caresses se veulent cruelles : juste assez pour laisser monter le désir, mais pas suffisamment pour provoquer le plaisir. Gestes coupants, secs. Index inquisiteur. Et qui remonte aussitôt vers la bouche de mon épouse devant Dieu.
Eléonore, ma chère, tu es trempée.
Je la fais basculer sur mes genoux.
Ses fesses sont chaudes et douces. La chair s’étale un peu, juste ce qu’il faut de mollesse pour que j’y trouve mon confort. Eléonore respire fort, trop. Crainte ou plaisir ? Ce que je vais faire là est plus qu’évident.
J’ai la main brûlante et des picotements dans les doigts, quand je m’arrête. Et je dois aider Eléonore à se relever. La tête en bas trop longtemps, je suppose. Elle sourit bravement. Je l’embrasse.
Le plaisir n’est pas pour moi seul, non ?
Je sais bien quoi en faire, de ces cordes, maintenant.
C’est plus long que je ne l’aurais cru. Mais cette longueur me sied : elle ne sait pas ce que je veux faire, pourquoi je la veux impuissante, poignets liés aux montants du lit.
Je prends le temps de l’admirer ainsi. L’ai-je jamais vu aussi offerte ?
Puis, avec délicatesse, je m’empare de ses lèvres gorgées de jus. Je lèche, je goûte, j’aspire. Les mains fermement posées sur les cuisses de mon épouse, je contrains son plaisir : non, elle ne viendra pas au-devant de moi. Non, sa main ne se posera pas sur ma nuque pour m’inciter à continuer, ou, parfois, à la laisser en repos. Les mouvements entravés de son ...
... bassin sont pour moi ravissement : elle offre tant bien que mal la petite arête de chair qui régit son plaisir. Je la contente ou me dérobe, la comble ou la frustre au gré de mes mouvements.
Je l’épuise.
Je la détache.
Elle se masse les poignets, l’air absent.T’ai-je donné tant de plaisir ? Je l’attire contre moi. Caresses lentes, apaisantes. Le calme après la tempête. Ou avant ? Mon membre bat doucement, comme les vibrations sourdes d’un tambour qui résonnent dans tout mon être. Eléonore, le répit sera court, sais-tu ?
Elle se love contre moi, m’offrant son dos, ses fesses. Un demi-sourire me vient. C’est presque trop beau, non ? Je n’ai qu’à tendre la main pour attraper le flacon d’huile. Je n’ai qu’à m’enduire simplement le doigt, d’abord. Le reste viendra ensuite…
À moins que je ne te laisse faire ?
— Vous payez par chèque ?
La voix insistante de la caissière me laisse tout au ridicule d’avoir une érection persistante dans une station essence. Je sors ma carte bleue en essayant de reprendre mes esprits. Est-ce ainsi que se passeront les choses, tout à l’heure ? Non, bien sûr. Ou peut-être que…
L’atmosphère est électrique. Je froisse mon journal plutôt que je ne le lis. Dans la cuisine la vaisselle s’entrechoque. Je voudrais savoir déjà. Je sais aussi que le décorum sera respecté.
Bouteille de vin débouchée sur la table, et une délicieuse odeur. Eléonore s’est donnée les moyens de retenir mes ardeurs.
Nous parlons à peine. N’osons pas nous toucher. ...