Une flèche en plein coeur - Histoires de Sexe

Une flèche en plein coeur

... J’ai vu comment tu la regardais…

Maxime parut franchement déconcerté.

– Mais enfin, Marie, de qui parles-tu ?

Mais la lumière se fit rapidement.

— Tu parles d’Angela ? reprit-il avec étonnement. Mais je la connais depuis dix ans !

– Gna gna Angela ! le parodia-t-elle d’une voix de crécelle.

Puis ses yeux bleus s’étrécirent, et elle lui jeta un regard assassin. Il haussa un sourcil.

— Je vois où est le problème, dit-il, toujours aussi calme. Tu es jalouse.

– AH AH ! Jalouse, moi ? Et pour qui tu te prends, toi ? Tu crois que tu ressembles à Brad Pitt ? jeta-t-elle avec hargne.

Maxime resta silencieux un long moment, puis il éteignit son ordinateur à gestes précis, et vint s’asseoir sur le divan, à côté de Marie. Il la regarda ensuite droit dans les yeux, pendant quelques minutes.

— Marie, je t’adore. Tu es comme ma petite nièce. Je t’ai vue grandir, changer… devenir une femme. Mais je ne veux pas que tu fasses une fixette sur moi, pas toi, pas maintenant.
— Je ne fais aucune "fixette" sur personne, se défendit-elle.
— Ne te fous pas de moi. Je connais tes parents. Je sais comment tu as été élevée. Je ne suis pas forcément fou de Dieu, mais je respecte tes principes, et ceux qu’on t’a inculqués.
— Je ne vois pas le rapport, dit Marie, un peu mal à l’aise.

Et c’était vrai, elle ne voyait pas du tout où il voulait en venir.

– Marie, qu’est-ce que tu fichais dans ma salle de bain ? demanda-t-il enfin.

Marie détourna les yeux. Mais ses ...

... joues commencèrent à virer au rose vif.

– De quoi parles-tu ? balbutia-t-elle. Je ne suis pas allée dans ta salle de bain. Et puis ce n’est pas chez toi ici, à ce que je sache.

— Oui, je vois ! rétorqua-t-il, un peu irrité. La meilleure défense, c’est l’attaque ?
— Je t’ai dit que je ne savais pas de quoi tu…

– Dimanche, insista-t-il, tu n’es pas venue m’observer alors que je prenais ma douche ? Je te signale au passage que je t’ai aperçue dans le miroir.

Elle lui lança un coup d’œil à la dérobée. Il valait mieux opter pour un profil bas.

– OK, j’y étais, admit-elle rapidement, morte de honte. C’est juste que je t’appelais pour venir manger et…

Mais elle se tut et se mordit les lèvres. Maxime eut un étrange regard. Méfiant.

– Rassure-moi, Marie… tu ne crois pas être amoureuse de moi ?

Marie sursauta, comme une gamine prise en faute. Qu’il ait parlé de ses sentiments de cette façon, soupçonneuse, anxieuse, la fit littéralement saigner à l’intérieur. Comment lui avouer, à présent ? Elle savait qu’il la condamnait d’avance…

– Maxime… bredouilla-t-elle. Je ne suis amoureuse de personne.

– Je préfère ça. Je t’avoue que c’est assez déstabilisant de trouver une gamine de dix-huit ans planquée dans ma salle de bain, à me mater. Et c’est encore plus perturbant que ce soit toi.

Maxime avait pris un ton léger, histoire d’amoindrir la tension entre eux. Cependant, Marie le fixa d’un air plein d’appréhension.

– Tu me juges mal ? demanda-t-elle d’une toute ...