Une flèche en plein coeur - Histoires de Sexe

Une flèche en plein coeur

Marie était partie se réfugier dans la grange pour gagner un peu de liberté. Elle avait besoin de cet endroit chaud, silencieux, empli d’une paix tranquille. Elle fêtait son anniversaire demain, et elle avait hâte d’y être. Elle avait eu dix-huit ans deux semaines auparavant, et ce n’était pas rien.

Lasse d’attendre son prince charmant, elle s’était offerte à Clément, un ami de son père, qui la couvait du regard constamment. Clément avait trente-quatre ans, et elle avait toujours su qu’elle lui plaisait. Mais une fois dans sa chambre, il lui avait avoué son amour pour elle. Cet aveu l’avait laissée coite et perplexe : jamais elle n’aurait cru que cet homme, célibataire endurci, de dix-sept ans son aîné, ressentirait des sentiments pour elle ! Elle n’avait donc pas pu aller jusqu’au bout… car elle pensait à Maxime, ledit prince charmant. Marie avait depuis longtemps décidé qu’elle voulait perdre sa virginité avec lui… Elle s’imagina nue, étendue sur le lit de Maxime, brûlant d’un désir gourmand… ce désir dans lequel elle se consumait depuis des mois. Elle ferma les yeux, envahie d’un trouble intense.

L’image de son propre corps nu disparut de son esprit en même temps qu’elle pensait à Maxime. Comme toujours lorsqu’elle pensait à lui, une vague de chaleur monta à ses joues, partant de la nuque, gagnant progressivement sa tête entière, avant de se répandre dans tout son corps. Comme elle l’aimait ! Loin de ressembler à ses amis lycéens, il incarnait pour elle l’idéal ...

... masculin.

Il avait maintenant vingt-neuf ans, un corps de rêve, musclé et longiligne, des lèvres pleines et sensuelles, des dents blanches et régulières, qui lui donnaient un sourire charmeur. Il était intelligent, avait voyagé dans le monde entier, avant de revenir en France pour un court séjour.

Lorsqu’il lui souriait, Marie perdait tous ses moyens. Elle espérait qu’en secret, il devait l’aimer aussi. Elle n’oublierait jamais la première fois qu’ils s’étaient rencontrés. Dès qu’elle l’avait vu, son imagination s’était emballée. Elle avait seize ans et demi, lui presque vingt-huit, il revenait d’un long séjour en Autriche. Il lui avait aussitôt décoché ce sourire qui lui faisait, depuis, battre le cœur. Comme une flèche, ce sourire avait atteint la cible de son cœur et s’était planté si profondément dans ses sentiments qu’il y était resté depuis tout ce temps…

Elle se souvenait de son regard, aussi. Des yeux doux mais lumineux, emplis d’une promesse étincelante comme le reflet bleu de l’océan. Ce jour-là, elle avait brûlé pour lui.

Elle n’avait pas toujours connu son existence. Maxime était le meilleur ami de son oncle. Mais elle avait l’étrange impression qu’un lien s’était créé entre eux, qui ne pourrait jamais se défaire, tout comme les liens du sang…

Marie se rendit compte qu’elle souriait dans le vide. Il y a quatre jours, elle avait vu Maxime nu. Submergée d’une onde d’excitation, elle dut fermer les yeux pour faire face au souvenir qui la marquait ...