1. Tribulations d'un obsédé sexuel. (1)


    Datte: 25/01/2020, Catégories: Erotique, Auteur: Athanason, Source: Xstory

    ... tandis que nous parlerions, à ses dessous en transparence. Si j’étais prêt à imaginer ce qui m’attendait ! Je retrouvai donc Valentine dans ce café du Capitole, derrière la rue adjacente de la bibliothèque municipale où, quelques années plus tôt, j’avais fait une rencontre absolument déterminante pour mon devenir intellectuel, et son sourire me fit en même temps fondre le cœur et bander. Sans besoin de le toucher, je sentis mon gland humidifier la fibre tendue de mon boxer. J’imagine que nous cristallisons le désir autant sur la plastique pure que sur l’émotivité interactive qui nourrit la relation à la personne que nous fréquentons ; et grotesques et grossiers sont ces personnages de narrations dans lesquelles le physique suffit à faire se lever des bites et s’inonder des chattes.
    
    C’est sans doute de cette intrication à la réalité chimico-émotive du désir que la classification entre érotisme et pornographie tire sa source.
    
    Peut-être que toutes ces considérations esthétiques et génériques fusèrent dans ma tête par pudeur, pour ne pas réaliser à quel point ce besoin de parler du séminaire cachait en fait un besoin de la contempler et, si possible, de finir par la sauter. Avec le recul et l’emballement de mon plaisir, du reste assez enfantin, à la revoir, je pense surtout que c’est une amie que je compte parmi les rares personnes capables de me sonder tout à fait, et que j’étais simplement content de la retrouver. Elle me fit un signe de la tête vers une table dehors – ...
    ... au milieu des fumeurs, ce que ni elle ni moi n’étions – et je l’y rejoignis. Elle portait effectivement une robe, mais Valentine portait toujours des robes, à fleurs ou, lorsqu’elles n’étaient pas à fleurs et fabriquées par elle-même, de couleurs très flashies. Cette fois, une robe rouge et or, à silhouettes de fleurs noires, façon encre de chine, qui lui arrivait légèrement au-dessus des genoux. Elle portait des collants chairs et elle avait enfermé ses petits pieds dans des ballerines, ce que je trouve être un crime de lèse-beauté féminine. Les chaussures plates assassinant les pieds les plus cambrés pour en faire de vulgaires crêpes tandis que les pieds d’une femme sont l’un de ces multiples joyaux. Je songeais qu’un jour, si je parvenais à faire connaître mes romans ou mes travaux universitaires, je profiterais de cette relative notoriété pour écrire un véritable essai sur la dimension esthético-érotique, au même titre que l’art, le plaisir charnel devant une statue ou un tableau, l’émotion bouleversante d’un concerto, de certaines parties du corps des femmes. Et, comme me l’avait dit un jour une personne dont je trouvais les positions toujours fines, entre Pygmalion et le dépeceur le plus sordide, l’énergie mystique n’est peut-être pas très différente. Par-dessus, un grand pull en mailles larges, de laine violette, et un manteau en jean, légèrement trop grand.
    
    Sa bouche en fruit mûr me fit la bise, rendue délicieusement tranchante par un rouge à lèvres chaud, et nous ...
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