Adieu Marie, bonjour Catherine - Histoires de Sexe

Adieu Marie, bonjour Catherine

... très mal ; elle s’en est aperçue.

— Venez dans le jardin, nous serons mieux sous la véranda pour continuer cette discussion, si vous voulez la poursuivre.

Je l’ai suivie. J’avais une envie de fin du monde de la prendre dans mes bras. Elle était si belle, si charmante, si nouvellement aimable avec moi alors que tout venait d’être cassé depuis la veille… Elle s’est assise dans un rayon de soleil. Ses cheveux bruns recouvraient la naissance de ses seins. J’étais si malheureux que je m’apprêtais à partir après lui avoir demandé quand Sandra comptait rentrer. Mais je l’aimais tant que je n’avais pas la volonté de la quitter.

— Elle rentre demain en fin d’après-midi. J’espère que je vous reverrai. Vous rentrez à Paris ?
— Dimanche soir ou lundi matin.
— Et ensuite ?
— Probablement en Afrique, je ne sais pas.
— Vous aimez partir ?
— Oui, en général. Tout dépend de ce qu’on laisse.
— J’aimerais être à votre place, partir loin, dans les pays chauds, les pays de soleil…
— Et Charles, vous le quitteriez ?
— Je crois. Et vous, renonceriez-vous à votre carrière professionnelle pour un sentiment dont la solidité n’est pas avérée ?
— C’est une question-piège, mais qui ne se formule pas ainsi.

Je me suis arrêté. Je ne savais pas trop comment continuer. Elle est partie chercher des rafraîchissements. À ce moment, je me suis senti abandonné, et la tristesse que sa présence avait réussi à chasser réapparut, discrète, mais bien réelle comme un bruit de fond dans mon cœur. Je ...

... pris conscience pendant ces courts instants que l’amour de cette jeune femme et sa présence à mes côtés m’étaient devenus indispensables. J’étais décidé à me battre pour l’avoir à moi. Où qu’elle soit, quoi qu’elle fasse, je voulais la revoir plus tard. Elle réapparut, toujours aussi royale, élégante et aérienne. Elle était souriante et détendue. Ce n’était plus la jeune femme distante et réservée des premiers jours.

— Qu’est ce que vous disiez ? Ah oui, la question-piège ; pourquoi « piège » ? Avec votre métier passionnant et contraignant, il est normal que votre vie personnelle en souffre quelquefois ; c’est très compréhensible.
— En réalité, mes voyages, mes longues absences, sont un obstacle à des relations suivies, aussi bien amicales que sentimentales.
— Pour vous, l’amitié n’est pas un sentiment ?
— Vous êtes malicieuse ; vous m’avez bien compris. Je veux dire que lorsque j’aurai rencontré une femme avec laquelle je souhaiterai faire ma vie, le problème se posera en termes nouveaux. Et je trouverai… nous trouverons les solutions pour concilier tout cela. Vous me disiez que vous quitteriez Charles pour mener la vie qui vous plairait ; mais êtes-vous sûre qu’un tel choix soit facile ? Il faut adapter sa vie à son métier, mais ne rien lui sacrifier. Personne ne vous en sera jamais reconnaissant.
— Peut-être avez-vous raison. Puisque vous me parlez de Charles, contrairement à ce que vous pourriez croire, nous n’avons aucun projet. Ce n’est pas très sérieux. Dans la ...