1. Une courtisane ou Belle Époque


    Datte: 25/01/2020, Catégories: f, fh, amour, cérébral, revede, Masturbation Oral pénétratio, champagne, fouetfesse, coupfoudr, tarifé, Auteur: Asymptote, Source: Revebebe

    ... au gré de tes envies, du minois qui satisfait tes fantasmes et le bal masqué permanent qui se tient en ces lieux stimule plaisamment l’imagination. Le loup cependant n’est nullement obligatoire et d’aucuns sont très fiers de s’exhiber à visage découvert. C’est le cas de certaines filles interlopes qui frayent là en toute liberté et n’y sont évidemment point cloîtrées. Quelques règles doivent être respectées qui vont à l’opposé de celles qui sévissent dans les maisons closes. Ainsi, on ne vient pas à l’abbaye en affichant ouvertement son dessein de coucher mais pour y badiner, marivauder et séduire. Il n’est d’ailleurs que peu de chambres à l’étage et beaucoup des idylles qui s’y nouent trouvent leur conclusion à l’hôtel des Flandres. Ces braves dames peuvent aussi se refuser et il est alors très malséant d’insister. En ce qui concerne nos chers boutiquiers, si près de leurs sous, il ne sied guère non plus d’y parler d’argent car si tout s’y achète ou s’y paye, ce doit être avec tact et plutôt sous forme de cadeaux ou d’influences que sous celle d’espèces sonnantes. Enfin, une discrétion absolue est de rigueur concernant les rencontres qu’on est amené à y faire.
    
    Nous nous quittons sur ces affriolantes perspectives. En arrivant chez lui le lendemain, je présume qu’il me présentera une plantureuse paysanne, une de ces natures fortes et fécondes qui abondent dans nos campagnes. Au contraire, sa jeune épouse, Lucinde, est une femme élégante et jolie, vive et fraîche, ...
    ... cultivée et capable de soutenir une conversation subtile. Elle est aussi étonnamment fine, non pas de cette finesse pateline composée de roublardises paysannes, mais de celle qui associe justesse et acuité d’esprit. Ce ne sont pas là, d’évidence, des qualités que Félix prise beaucoup. En véritable maquignon jusqu’en sa vie privée, il la rudoie et la rabroue sans façon. Elle ne semble pas s’en offusquer et obtempère sans protestation. Est-elle amoureuse du rustre ? J’en doute, car elle n’accompagne sa soumission d’aucune dévotion notoire, pas plus que du moindre geste de tendresse. Je pense qu’elle se comporte selon les canons de son éducation et de son tempérament qui la veulent obéissante, attentive et soumise.
    
    Elle m’apparaît poupée fragile égarée dans un monde primitif, indélicat et brutal. J’essaye de la questionner sur ses intérêts et elle confesse une passion dévorante vouée aux belles-lettres. Elle aime le théâtre, les spectacles et les jeux de société, tout ce dont son mari la prive. Elle raffole de la nature à condition que celle-ci n’englobe ni vignobles, ni vaches ou chevaux. Je tente de m’entretenir avec elle des « Fleurs du mal », que nous avons lues tous deux, ou de Nerval mais invariablement Félix nous coupe revenant à des sujets plus concrets, de vraies valeurs, bien mercantiles, telle que le prix exorbitant des bouteilles vides, les cours de la viande ou même ceux du fumier. Excédé, je finis par lui dire :
    
    — Ne penses-tu pas que ton adorable épouse mérite ...
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