Une courtisane ou Belle Époque
Datte: 25/01/2020,
Catégories:
f,
fh,
amour,
cérébral,
revede,
Masturbation
Oral
pénétratio,
champagne,
fouetfesse,
coupfoudr,
tarifé,
Auteur: Asymptote, Source: Revebebe
... éprouvé ce sentiment, quand je la vois accorder son bras à ce gredin d’Arsène Jolivet, le colonel de la gendarmerie, et s’éloigner avec lui.
Je me renseigne à son sujet et apprends qu’elle ne fréquente l’abbaye que rarement et qu’en cours de semaine. Dès lors, je reviens tous les jours ou presque et quand elle daigne paraître, je me statufie, hypnotisé, sombrant dans une muette exaltation qui se transmue à chaque fois davantage en amoureuse brûlure. J’en perds le boire et le manger et ne tarde guère à négliger mes activités professionnelles. Embusqué dans le recoin le plus obscur du salon qui me sert de refuge, je n’ose pas l’approcher car je redoute de l’affronter face à son cercle courtisan. Je ne pourrais lui déclarer sans gêne ni embarras la véhémence de mes enthousiasmes qu’en la rencontrant seul à seule.
Ce jeudi, arrivant un peu plus tôt, je la trouve isolée. Elle s’enlumine d’un superbe masque vénitien blanc, bleu et or s’entourant d’une couronne de feuilles d’érable mais cachant sa bouche derrière des lèvres en carton maquillées d’azur. Sa voix prend ainsi une résonance grave et un brin caverneuse. Je m’approche dissimulé sous mon loup :
— Comtesse, voilà plusieurs soirées que je vous observe et à l’issue de chacune je suis plus irrémédiablement épris de vous. Vous m’éblouissez au point d’altérer le peu de discernement qui me reste. Je ne dors plus et quand le sommeil finit par me gagner, vous ressuscitez plus brillante encore en mes rêves.
Elle ...
... tressaille et se recule, s’abritant dans l’ombre de la pièce.
— Monsieur, laissez-là ! réplique-t-elle, d’une voix qui bien que fort basse et étouffée par son déguisement trahit un extrême courroux.
J’insiste et pose ma main sur son bras.
— Qui vous permet cette privauté ?
— Personne ou plutôt si, vous, en m’inspirant les désirs les plus extravagants. Exigez ce que vous voudrez, je suis prêt à vous l’accorder.
Se méprenant sur le sens de ma phrase, elle réplique plus irritée que précédemment :
— Oh le goujat qui ne sait m’imaginer que cupide. Monsieur le présomptueux, cette réflexion vous écarte à jamais de moi.
— Je n’ai pas voulu vous offenser, je souhaitais seulement témoigner de mon immense admiration.
— Si vous insistez, j’appelle et vous fais expulser.
Deux messieurs viennent de se rapprocher et ont entendu sa dernière réplique.
— Ce freluquet vous importune Comtesse, laissez-nous lui dire son fait.
Surpris par ses réactions et ne voulant pas provoquer d’esclandre, je me penche sur elle et lui murmure :
— Quand vous concevrez l’étendue de ma passion, je suis sûr que vous vous inclinerez.
Je me retire et elle ne réapparaît plus durant la quinzaine qui suit. Je suis ensuite obligé d’accompagner exceptionnellement mon père à Paris pendant une semaine car il veut me mettre en contact avec des clients anglais dont il ne parle pas la langue que je baragouine vaguement. Nous ne rentrons que le samedi matin très tôt pour assister aux incontournables ...