1. La madone des cités


    Datte: 16/01/2020, Catégories: ff, voisins, init, exercice, Auteur: Ortrud, Source: Revebebe

    ... barre.
    
    Tout le monde était sorti, sauf la Colette. Une statue.
    
    Bien sûr, c’était pas l’accueil, plutôt la charge : Tu t’es pas débrouillée, ben sur tu es moche, elle t’a usée, maintenant tu ressembles plus à rien, et tu trouveras plus de boulot, tout le monde le sait que tu t’es vautrée avec une fille, on dit qu’elle t’a fait des saletés. Tu peux toujours y aller à la boulangerie, tu feras que rentrer et sortir.
    
    Et puis, elle est devenue colère, on a changé les mots, salope, putain, ça suffisait pas. Finalement, on m’a rendu ma chambre et elle m’a bien fait sentir que c’était une grâce.
    
    Je la sentais me renifler, comme si je m’étais roulée dans un truc pas propre.
    
    — Ma pauvre fille, qu’est ce qu’on va faire de toi maintenant ? Tu ferais mieux de rester là ou de partir loin, tu sens la gouine.
    
    Et toujours ça revenait, comme une insulte, non, pas comme, c’était une insulte. Je sentais à la fois le mépris et, comment dire ? la curiosité, la tentation.
    
    Ça n’a pas duré longtemps ; j’étais perdue, j’osais pas sortir, puis un matin, j’en ai eu assez, je suis allée à la boulangerie :
    
    — He bien, Do, qu’est ce qui t’est arrivé ? on te croyait morte, ta belledoche, elle nous a dit que tu étais malade. Bon c’est pas tout, y a du boulot, allez, grouille-toi.
    
    J’étais ahurie, sans réfléchir, j’ai mis ma casaque et mon bonnet, et la matinée a passé. J’ai livré mon pain, les gens me demandaient de mes nouvelles, personne n’a rien dit d’autre.
    
    Quand je suis ...
    ... rentrée, j’avais plutôt les nerfs en pelote.
    
    — J’ai bien été obligée de mentir, je t’ai protégée, mais si je dis quelque chose t’es fichue ma grande, alors, tu vas peut-être faire ce que je te dis maintenant. Y a que toi et moi au courant, aux autres j’ai dit que tu étais chez une copine pour chercher du travail et qt’étais tombée malade.
    
    Qu’est ce que ça venait faire tout ça ? Pourquoi ces mensonges ? Mais moi, je croyais.
    
    Elle est devenue douce tout d’un coup.
    
    — C’est vrai que tu as un physique intéressant, quand on te connaît un peu, on remarque que tu as quelque chose, puis maintenant, tu connais comment il faut s’y prendre avec les filles, tu dois être bonne au lit, tu dois aimer ça, non ?
    
    C’était curieux, je ressentais comme quand on va sauter d’un peu haut.
    
    — C’est pas toutes les filles qui savent y faire, la plupart elles se font sauter c’est tout, toi, tu dois savoir des trucs drôlement bons.
    
    Elle était tout près de moi, derrière moi, elle me parlait à l’oreille, je sentais le bout de ses seins dans mon dos et ça me reprenait. Elle passait ses doigts sur ma nuque, dans l’encolure de mon t-shirt en se reculant un peu, puis ses mains sous mes aisselles en serrant les épaules.
    
    — Je suis sûre que tu as aimé la sucer, je suis sûre que tu aimes sucer. Tu sais, je suis que ta belle-mère, je t’ai pas faite, je suis pas mariée avec mon père, je t’ai même pas élevée, tu as fait ça toute seule, mais j’ai toujours eu un faible pour tes petites fesses. ...