1. Les premiers jours de l'instit


    Datte: 07/01/2020, Catégories: fh, Auteur: Zahi, Source: Revebebe

    ... n’est pas bonne. Je me demande si Tonio n’avait pas fait exprès. Un instant j’ai eu la crainte de voir ce madrier s’abattre sur moi à la sortie de l’enceinte. Un mec comme lui pourrait en un tour de main me transformer en jambon de Parme.
    
    Je n’ai pas eu de souci pour entrer dans la boîte, ce qui est déjà un exploit. À l’intérieur, un enfilement de pièces et de couloirs sombres jusqu’à la grande salle de danse éclairée par une géante boule stroboscopique. Il n’y a pas grand-monde. Quelques filles qui chancellent sur la piste, quelques couples qui se bécotent sur les fauteuils, et un DJ désespéré qui tente de rehausser l’ambiance d’une voix enrouée.
    
    Nous prenons place dans un petit salon au bord de la piste. Une pom-pom-girl vient nous inciter à consommer. Serge et Aurélia prennent de la vodka, Ophélie et moi du whisky-coca. Très vite, Serge et Ophélie se mettent sur la piste de danse alors qu’Aurélia s’est installée sur mes genoux en oubliant de me demander mon avis. Elle approche sa bouche et tente d’attraper mes lèvres, mais je l’esquive. Cela n’a pas l’air de la décourager. Elle joue de la paupière et me fait des baisers papillons sur les joues, puis elle vide d’un coup son verre et me dit :
    
    — Tu veux pas de moi, Loulou, mais moi je te veux.
    
    Malgré le tumulte et les aboiements dudeejay, sa voix douce et chancelante me sonne à l’oreille comme une sonate de Beethoven. J’avale ce qui reste dans mon verre, puis je lui dis :
    
    — Alors, qu’est-ce qu’on fait ?
    — Pas ...
    ... grave, Loulou, ça va venir. Moi je t’aime, le reste je m’en fous.
    — Je peux avoir aussi un avis, non ?
    — Chut, Loulou, fait-elle en mettant un doigt sur mes lèvres, on danse ?
    
    Elle se lève et tire ma main avec elle, toujours sans me demander mon avis. Son ombre gracieuse la devance vers la piste. Je la suis sans faire de résistance et nous dansons une bonne heure à côté de Serge et Ophélie. Une heure durant laquelle Aurélia a pu me faire sentir toutes les parcelles de son corps, apprécier sa tendresse, palper ses rondeurs. Cela m’a-t-il fait bander ? Bizarrement non. Elle était très chaude, et paraissait vouloir en découdre tout de suite.
    
    Au retour sur les fauteuils, elle reprend sa place sur mes genoux et fume une des cigarettes de Serge en soufflant sur moi des volutes de fumée. Son autre main joue crânement de ma braguette. Ophélie s’en prend soudain à sa sœur :
    
    — T’arrête ou quoi, Aurélia ?
    — Ça te regarde ?
    — Tu vois bien qu’il ne veut pas de toi, arrête de l’emmerder.
    — C’est vrai, Loulou, tu veux pas de moi ? fait Aurélia en me caressant les cheveux.
    
    Je reste silencieux. Je ne dis rien. Aurélia se retourne vers sa sœur.
    
    — J’t’ai demandé, moi, pourquoi t’accroches Serge comme une salope ? fait-elle, la voix augmentée d’une note.
    — Salope, salope… Tu t’es pas vue dans la glace ? grogne Ophélie, le gosier on ne peut plus ouvert.
    
    Les deux filles se regardent longuement avec des yeux hostiles et un mépris non dissimulé puis, d’un mouvement brusque, ...