0204 Un nouveau, incroyable Jérémie.
Datte: 30/12/2019,
Catégories:
Entre-nous,
Les hommes,
Auteur: Fab75du31, Source: Hds
... insupportable ; j’ai envie de monter dans la 205 avec lui, j’ai envie de me laisser conduire, n’importe où.
Je ne peux m’empêcher de tâter son biceps pour me convaincre que tout cela est bien réel : lorsque mes doigts effleurent sa peau, j’ai l’impression que ce simple contact génère des étincelles. La peau est douce et soyeuse, et le muscle ferme et rebondi. Qu’est-ce qu’il est épais et ferme son biceps, un vrai biceps de beau mâle. Mon Jérém, ce magnifique animal.
« Allez, à toute… » fait-il, avant de claquer un dernier bisou sur mes lèvres et de quitter la voiture en vitesse.
Je le regarde se précipiter dans la 205 rouge, démarrer et prendre la route. Je suis tellement impatient de découvrir où elle va m’amener.
Le ciel est gris, lourd, le nuages très basses, opprimantes, le brouillard semble glisser le long des pentes, se nicher entre les reliefs ; il n’est pas tard mais la lumière est très faible ; le jour commence à mourir, le brouillard et le nuages se confondent ; nous avançons dans un décor de sinistre grisaille dont on ne voit pas le but.
Dans ce paysage terne et monotone, la 205 rouge de Jérém apparaît comme une note de couleur, unique et pourtant si intense : à cet instant précis, enveloppé dans la chaleur parfumée de son pull, la 205 rouge est mon Etoile Polaire.
Nous quittons le village de Campan et nous empruntons une route sur la droite qui monte et part dans la montagne. La route est étroite et sinueuse ; au fil des virages, nous ...
... traversons des endroits boisés, nous longeons des parois rocheuses. Le paysage se fait de plus en plus sauvages, le bois et la pierre sont partout autour de nous : la montagne nous entoure, avec son allure épurée, solennelle, immuable ; elle force le respect, et elle nous rappelle sans cesse que nous ne sommes que ses invités d’un instant.
Oui, tout, dans ce paysage sans couleur, semble parler de froid, d’humidité, d’hiver, de solitude, de tristesse : pourtant, lorsque je regarde la 205 rouge devant moi, voilà que ce décor devient pour moi la source d’une joie indescriptible. C’est incroyable comment un jour de pluie peut retrouver le soleil, et de si belles couleurs, grâce à un simple mot, à un simple baiser, à une simple présence. Quand la lumière est dans le cœur, toutes les choses semblent belles.
Les virages sont de plus en plus étroits ; Jérém avance de plus en plus lentement, et je l’entends même klaxonner pour annoncer sa présence avant de les emprunter. Puis, la 205 rouge ralentit encore, elle finit tourne une nouvelle fois à droite ; elle emprunte une sorte de rampe conduisant dans une cour en pente, au bout de laquelle se trouve une petite maison en pierre avec le toit en ardoise.
Posée dans un décor de nuages, de pluie et de brouillard, la petite maison semble installée au milieu de nulle part ; au gré des vents, le rideau de grisaille se déchire par moments et par endroits, dévoilant les flancs de montagne sombres et boisés. Avec sa cheminée plutôt massive qui ...