0204 Un nouveau, incroyable Jérémie.
Datte: 30/12/2019,
Catégories:
Entre-nous,
Les hommes,
Auteur: Fab75du31, Source: Hds
... laisse échapper une fumée claire, on dirait une masure sortie tout droit d’un conte pour enfants.
Jérém sort de sa voiture, et court se mettre à l’abri sous le petit auvent en façade de la petite maison ; je le vois faire de grands signes pour me faire avancer et me garer au plus près.
Lorsque j’ouvre la porte de la voiture, la pluie tombe violemment, le vent est fort et froid, encore plus qu’au village. La nature semble hostile, mais très vite, je suis charmé par un bouquet d’odeurs de sous-bois et de nature sauvage, auquel se mélange l’odeur du bois qui brûle ; ça sent à la fois le froid de l’hiver et la chaleur d’une pièce chauffée par une grande cheminée : bref, ça sent la montagne.
Je rejoins Jérém sous le petit auvent, alors qu’il est en train de passer et repasser sa main dans ses beaux cheveux bruns pour les rabattre en arrière et les essorer. Putain, qu’est-ce qu’il est sexy ! Avec ses cheveux mouillés et en bataille, son regard adouci, il me fait craquer comme jamais.
J’ai envie de l’embrasser à nouveau, et lui aussi en a envie : nous nous précipitons pour chercher les lèvres de l’autre au même instant, comme une évidence : quand l’amour est là, les gestes viennent avec un naturel, une coordination, une harmonie, une complicité étourdissantes.
Derrière la porte vitrée, les ombres du feu s'agitent dans la pièce sombre. Instinctivement, je sais qu’il suffit de passer cette porte, pour être au chaud, à l’abri, pour aller à la rencontre d’un bonheur ...
... magique. Et à ce bonheur, c’est Jérém qui va m’y amener.
« Viens, on rentre, il fait meilleur dedans… » fait le bobrun, tout en saisissant ma main, en ouvrant le battant porte et en m’entraînant à l’intérieur.
A l’instant où je rentre dans la petite maison, je suis immédiatement saisi, enveloppé, comme foudroyé par la chaleur des flammes, une chaleur intense, douce et rassurante ; et aussi par cette délicieuse odeur de bois, de feu, de rustique, de bonheur simple.
Un pièce à peine plus grande que le studio de la rue de la Colombette s’ouvre devant moi, dans la pénombre dansant au gré des mouvements des flammes : elle est dominée par la présence d’une grande cheminée ouverte ; à l’opposé de la cheminée, dans un coin, un petit lit ; un peu plus loin, une table et des chaises en bois brut, une vieille crédence ; et au milieu de ce petit espace sommairement équipé, le gars que j’aime comme un fou.
« Je n’ai pas d’électricité… » semble vouloir s’excuser le bogoss « mais il y a du bois, on ne va pas se les geler… ».
« C’est pas gra… » je tente de lui répondre.
Une tentative destinée à rester inaboutie ; car, avant que je n’aie pu terminer ma phrase, Jérém me plaque contre le mur et m’embrasse à nouveau, comme affamé, insatiable, comme si ce contact lui faisait le même bien, lui offrait le même bonheur, le même frisson qu’il m’offre à moi. Ce qui doit vraiment être le cas.
Lorsque nos lèvres se décollent, nos regards se croisent ; et dans le sien, je vois le regard ...