1. 0204 Un nouveau, incroyable Jérémie.


    Datte: 30/12/2019, Catégories: Entre-nous, Les hommes, Auteur: Fab75du31, Source: Hds

    ... supplément de virilité que cette position peut conférer à un garçon.
    
    Le fait de le voir désormais à la place de conducteur me fait un drôle d’effet ; et le voir me faire confiance avec un tel naturel me touche immensément. Pourtant, mon manque de confiance me joue des tours : sa présence m’impressionne, et me fait perdre mes moyens.
    
    « Respire un bon coup, ça va aller… » il m’encourage, tout en passant sa main sur le parebrise et en baissant la vitre de son côté pour augmenter la visibilité.
    
    « Vas-y, recule, il n’y a personne, tu n’accroches rien… » fait-il, en passant la tête dehors, malgré la pluie battante, tout en posant une main sur ma cuisse.
    
    Je suis son conseil, je respire un bon coup ; aidé pas ses encouragements, j’arrive enfin à sortir de la place de parking.
    
    « Dis-donc, t’as une voiture de bourge… » il se moque.
    
    « N’importe quoi, elle ne voulait même pas démarrer tout à l’heure… ».
    
    « C’est pour ça que t’es grave à la bourre… » il rigole.
    
    « J’ai essayé de t’appeler, mais je n’arrivais pas à te joindre… ».
    
    « Le portable ne passe pas ici… ».
    
    « Mais hier tu m’as appelé… ».
    
    « Hier je suis descendu à Bagnères pour t’appeler… ».
    
    « Ah… ».
    
    « Deux minutes de plus et j’allais partir… tu te serais retrouvé seul comme un con… ».
    
    « Je ne serais pas reparti avant d’avoir retourné le village pour te retrouver… ».
    
    Jérém rigole, mais je le sens touché par mes mots.
    
    « Au stop, c’est à gauche… ».
    
    « Ok… ».
    
    « Vas-y doucement, ...
    ... c’est pas loin… la voilà… elle est garée là, cinquante mètres plus loin, sur la droite… ».
    
    En voyant la 205 rouge, la voiture dans laquelle je suis plusieurs fois rentré de retour de boîte de nuit avec mon Jérém, direction les révisions nocturnes dans l’appart de la rue de la Colombette, je ressens un immense frisson dans le ventre.
    
    « C’est bon, arrête-toi ici… tu vas me suivre… ».
    
    « C’est loin ? ».
    
    « Cinq petites minutes… au fait, si tu veux appeler chez toi, il faut le faire ici » fait-il en m’indiquant une cabine juste à côté « il n’y en a pas d’autres, et chez moi, le portable, c’est même pas la peine… ».
    
    Submergé par le bonheur, je n’y pensais même plus : je trouve touchant qu’il y ait pensé à ma place.
    
    « Ah oui… je vais appeler… ».
    
    Je sors de la voiture et je cours à la cabine pour appeler maman.
    
    Je lui explique que je suis bien arrivé, que le temps est pourri, que j’ai bien retrouvé Jérém. Elle me demande si tout se passe bien.
    
    « Oui, maman, tout se passe très bien… ».
    
    Si tu savais, maman, à quel point tout se passe bien, et d’une façon que je n’aurais même pas pu imaginer.
    
    « Alors, elle est rassurée, ma-ma-n ? » fait-il, moqueur, lorsque je reviens à la voiture.
    
    « Oui… ».
    
    Le bogoss me sourit et me fait un bisou derrière l’oreille. Je frissonne, comme parcouru par une décharge électrique.
    
    « Allez, on y va… ».
    
    Jérém s’apprête à sortir de ma voiture, et l’idée de le quitter, ne serait-ce que le temps d’un court trajet, m’est ...
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