1. 0204 Un nouveau, incroyable Jérémie.


    Datte: 30/12/2019, Catégories: Entre-nous, Les hommes, Auteur: Fab75du31, Source: Hds

    0204 Un nouveau, incroyable Jérémie.
    
    Après un coup de fil inattendu et un voyage sous une pluie battante, je viens de retrouver mon Jérém sous la halle en pierre du petit village de Campan.
    
    « Ça veut dire quoi MonNico ? » je lui balance de but en blanc, sans réfléchir.
    
    « De quoi ? ».
    
    « La fois où je t’ai appelé, quelques jours avant ton accident, j’ai entendu cette nana te demander : « C’est qui MonNico ? » ; alors, je te demande ce que ça veut dire MonNico… si toutefois ça veut dire quelque chose… ».
    
    Jérém ne répond pas, il continue de fumer sa cigarette. C’en est trop pour moi.
    
    « Va te faire voir, Jérém, je me tire ! » je lui balance, tout en me retournant pour repartir, en essayant de retenir mes larmes.
    
    Je n’ai pas fait un pas que je sens sa main attraper mon avant-bras, m’obligeant à me retourner.
    
    « Attends, Nico… ».
    
    « Lâche-moi ! » je lui lance sèchement, tout en me dégageant de sa prise et en repartant vers la voiture.
    
    Et là, Jérém m’attrape une nouvelle fois par l’avant-bras, la puissance de sa prise traduisant sa détermination ; une nouvelle fois, il m’oblige à m’arrêter, à me retourner ; et cette fois-ci, son mouvement m’attire vers lui.
    
    Je me retrouve les épaules collées contre le mur en pierre, enveloppé par son parfum qui me met en orbite, ses yeux noirs pleins de feu plantés dans les miens, nos nez à vingt centimètres l’un de l’autre.
    
    Sa pomme d’Adam s’agite nerveusement ; dans son regard, une étincelle que je lui connais ...
    ... bien, une flamme incandescente qui ressemble et tout et pour tout à celle qui brûlait dans son regard pendant la semaine magique ; la même, mais avec plus d’intensité, car mélangée à une sorte d’angoisse, de peur.
    
    Le temps est comme suspendu, figé ; comme si plus rien n’existait au monde, à part nos regards qui se cherchent, s’aimantent.
    
    Un grand homme disparu a dit : il y a des jours, des mois, des années interminables où il ne se passe presque rien ; et puis il y a des minutes et des secondes qui contiennent tout un monde.
    
    Et ce monde, ce nouveau monde, je l’ai vu, à cet instant précis, dans son regard.
    
    Sa main glisse doucement derrière ma nuque, sa paume est si chaude, si délicate, elle fait plier légèrement mon cou ; le sien se plie aussi, et nos visages se rapprochent : jusqu’à ce que ses lèvres tremblantes se posent sur les miennes. Puis, très vite, son baiser se fait plus appuyé, et sa langue s’insinue entre mes lèvres.
    
    Jérém m’embrasse et dans ma tête c’est le blackout ; je l’embrasse à mon tour, heureux, en larmes.
    
    Dans un coin de la halle de Campan, pendant que la pluie tombe dehors, voilà enfin le premier vrai baiser de Jérém, à la fois fougueux et presque désespéré.
    
    Jérém m’embrasse longuement, le goût de ses lèvres est délicieux. Un instant plus tard, son nez, son souffle et ses lèvres effleurent la peau de mon cou : je vais devenir dingue.
    
    « Ça te convient comme réponse ? ».
    
    « Quelle réponse ? » je fais, perdu, désorienté.
    
    « Tu voulais ...
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