1. 0204 Un nouveau, incroyable Jérémie.


    Datte: 30/12/2019, Catégories: Entre-nous, Les hommes, Auteur: Fab75du31, Source: Hds

    ... instant plus tard, le pull gris atterrit sur mes épaules.
    
    « Garde le, Jérém… » je ne peux m’empêcher de m’exclamer, en comprenant ses intentions.
    
    Je suis profondément touché par son geste adorable ; j’ai de plus en plus envie de pleurer.
    
    « Non… ».
    
    « Tu vas te tremper… ».
    
    « M’en fiche… ».
    
    Je sais que je n’aurai pas gain de cause. Mon bonheur augmente encore d’un cran, à des sommets que je ne croyais même pas possibles. Non, je n’ai jamais été autant heureux de ma vie.
    
    Je passe le pull par-dessus mon blouson, et Jérém rabat la capuche sur ma tête : je suis immédiatement envahi par son odeur et par sa chaleur. Et je suis bien, tellement bien.
    
    Nos regards se croisent, nous sourires, nos bonheurs se mélangent : j’ai envie de le bouffer. Un clin d’œil de bobrun, et c’est le top départ : nous quittons la halle, nous fonçons sous la pluie en rigolant comme des gosses ; j’ai envie de lui faire un million de bisous, de le prendre dans mes bras et de le serrer très fort contre moi, j’ai envie de faire l’amour avec lui, brûlante envie, la même envie que je vois dans ses yeux, aussi incandescente que la mienne.
    
    « Voilà ma voiture… » je le préviens lorsque nous arrivons à proximité de ma caisse.
    
    « Tu m’amènes à la mienne ? ».
    
    « Bien sûr… ».
    
    Bien sûr que je vais l’y amener : juste, il faudrait d’abord que j’arrive à ouvrir ma caisse. Mes mains tremblent, j’essaie d’ouvrir la porte, je n’y arrive pas ; les clefs me tombent des mains, elles atterrissent ...
    ... dans un nid de poule rempli d’eau. Je les ramasse, elles sont glissantes, je tremble de plus en plus.
    
    Pendant que je galère, je capte mon bobrun en train de se mouiller à vue d’œil, les cheveux bruns ruisselants d’eau, l’air pourtant amusée ; il est beau à en pleurer.
    
    Je ne sais pas comment, mais j’arrive enfin à ouvrir la porte conducteur.
    
    « Il était temps… » il se marre.
    
    « Ne te moque pas… ».
    
    Je rentre dans la voiture, j’ouvre la porte passager, le bogoss rentre comme une furie.
    
    « Si j’avais su, je n’aurais pas pris ma douche… ».
    
    « Petit con… » je lui balance, juste avant que nos lèvres s’attirent à nouveau. Nous nous embrassons longuement, pendant que les vitres dans le petit habitacle se couvrent de buée.
    
    Je me fais violence pour quitter ses lèvres et démarrer la voiture. Je mets le désembuage à fond, j’ouvre la fenêtre de mon côté. Je tente de reculer pour sortir de la place de parking : je suis un conducteur peu expérimenté, l’opération s’avère laborieuse.
    
    Je sens son regard sur moi, un brin taquin.
    
    « Ne te moque pas… » j’insiste.
    
    « Je ne me moque pas… ».
    
    « Je le sais que je suis nul… ».
    
    « Tu viens d’avoir ton permis… ».
    
    C’est la première fois que quelqu’un monte en voiture avec moi, et le hasard a voulu que ce soit mon Jérém ; Jérém, qui a été parfois mon « chauffeur », Jérém par qui je me suis laissé conduire, complètement confiant, impressionné par son aisance – et parfois sa désinvolture – au volant, charmé par ce petit ...
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