1. Parce que c'est elle, parce que c'est moi


    Datte: 29/12/2019, Catégories: fh, couple, amour, jalousie, dispute, cérébral, revede, consoler, Auteur: Veilleur, Source: Revebebe

    ... fort, je ne supporte plus ses accusations injustes
    
    — Tu déformes les faits, je ne te destinais pas à Richard. Il était veuf, Nora était veuve : ils pouvaient se mettre ensemble. Tu ne l’as pas supporté ; telle est la vérité. Tu avais un mari, pourquoi t’es-tu précipitée sur Richard ? N’en parlons plus, c’est du passé. Je veux l’oublier. Pourrais-tu essayer d’en faire autant ?
    
    Elle s’essuie le nez sur le dos de la main, me regarde surprise par la fermeté de la réplique. Elle aimait tant s’imposer, diriger, prêter l’un ou l’autre. C’est fini, elle doit le comprendre.
    
    — Bien, en dehors de te jeter à l’eau parce que tu me hais et que les deux autres ne t’aiment plus assez pour te garder chez eux, que souhaites-tu faire, ce soir, demain et les jours suivants ? Ici, il y a une place pour toi : tu as un toit, c’est toujours ça.
    — Ah bon ! tu ne me chasses pas ? Je craignais…
    — Tu as des droits. Par contrat de mariage la moitié de la maison t’appartient. Si tu souhaites divorcer nous vendrons et le prix de vente remboursera nos emprunts. Prends le temps de réfléchir dans le calme. Tu pourras dormir dans la chambre d’amis si tu le souhaites. Nous partagerons les parties communes, cuisine, et cetera. Il y a de la place pour deux.
    
    Lui rappeler qu’elle a des droits, ça me semble la bonne voie. Je souhaite lui faire comprendre un message : elle a des droits, elle existe, elle est une personne, pas un paquet de linge sale, pas un rebut de la société
    
    — Je pourrai de ...
    ... nouveau cuisiner pour toi et pour moi ?
    — Nous cohabiterons aussi longtemps que tu le voudras. Tu devras participer aux travaux de la maison et au remboursement de l’emprunt. Il faudra te chercher du travail pour gagner ta place et assurer ton entretien. Tu dois conquérir ta liberté dans tous les domaines.
    
    Un sourire montre qu’elle remonte dans son estime. Je plante des jalons pour me défendre d’une tentative de domination ou d’asservissement. On ne sait jamais.
    
    — Tu connais ma situation : tu m’as rendu une certaine liberté, j’y ai pris goût, je compte vivre désormais comme bon me semble sur tous les plans.
    — Ah ! Je vois, tu as une maîtresse !
    — Combien même cela serait, est-ce à toi de me le reprocher ? Calmons-nous avant de dire des choses irréparables. D’accord pour la chambre d’amis ?
    
    Elle me regarde par en-dessous, prend un air de chien battu. Pour moi, il n’est pas question de dormir à deux et de recommencer le cirque sur l’air de :
    
    — Je pardonne et demain tu recommences.
    
    Non ! Un temps de réflexion lui permettra de choisir sa voie. Ma maison ne sera pas un moulin ouvert à tous les vents et si elle rétablit une circulation d’étrangers dans son lit, je la ficherai dehors, ce sera son affaire, j’ai assez souffert, je blinde mon cœur
    
    — Qu’en dis-tu ?
    — Dans la chambre d’amis ? Toute seule ?
    
    Mes parents m’ont enseigné la tolérance, certains en parlent beaucoup et si bien, je m’efforce de la pratiquer, mais Louise ne transformera plus notre demeure en ...
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