1. Parce que c'est elle, parce que c'est moi


    Datte: 29/12/2019, Catégories: fh, couple, amour, jalousie, dispute, cérébral, revede, consoler, Auteur: Veilleur, Source: Revebebe

    ... maison de tolérance.
    
    — Seule, oui, pour le moment. Pourquoi, tu comptes inviter de la compagnie ?
    
    Elle serre les dents. Je lui tends un mouchoir pour sécher ses yeux. Je les ai tant aimés.
    
    Dans le fond, si Chloé m’a estimé « baisable » ou consommable du haut de ses dix-neuf ans, si elle s’est donnée à moi aussi joyeusement qu’incroyablement, si elle m’a proposé ses services sexuels jusqu’à son mariage après une mémorable partie de jambes en l‘air, j’ai encore un avenir en amour. La conduite passée de Louise ne doit pas me désespérer. Par contre je n’ai jamais été partisan des grands bouleversements, je vais prendre mon temps avant de m’engager. Mais je ne laisserai plus entrer le loup dans la bergerie. Elle sera libre de faire des galipettes, mais ailleurs.
    
    J’en ai assez vu.
    
    Résignée elle accepte mon hospitalité à mes conditions et elle va s’installer dans son domaine privé. À moi le fameux grand lit destiné par elle à ses orgies avec Nora et moi puis Richard.
    
    Je vais en cuisine. Je dois préparer un repas pour deux ce soir. Qu’est-ce encore ?
    
    On sonne. Richard livre les effets de Louise.
    
    — Ça va ? Comment a-t-elle encaissé le coup ? La rupture a peut-être été trop brutale. Nora et moi regrettons de ne pas l’avoir préparée à la séparation. Où est-elle ? Je peux la voir ?
    — Dans sa chambre. Elle pleure beaucoup. Je ne pense pas qu’elle veuille te rencontrer maintenant.
    
    Les larmes sont séchées, mais je ne veux pas que Richard ne connaisse aucun ...
    ... remords et reparte trop gai, trop fier de ses petites ou grosses saloperies passées et présentes.
    
    — Nora et moi pensons que nous pourrions amortir son chagrin.
    — Que c’est gentil ! Comment ?
    — Elle pourrait pendant un certain temps venir passer le week-end chez nous, pour se déshabituer peu à peu. Qu’en penses-tu ?
    
    Cette fois, il me prend pour un imbécile. Je lui retourne le compliment à ma manière, avec rage mêlée de perfidie calculée :
    
    — C’est à Louise de décider si la proposition lui convient. Pourquoi pas ? Elle viendrait un week-end chez toi, la semaine suivante tu nous enverrais Nora, puis je vous rejoindrais pour t’aider à faire jouir ta femme et enfin, pour terminer le cycle, tu viendrais seul ici et nous pourrions à deux donner du bonheur à ma femme. Qu’en penses-tu ? Tiens, dès ce soir Nora peut venir lui apporter du réconfort : vous êtes de vrais amis.
    
    Je serais surpris d’obtenir ce que je présente comme une solution possible. Franchement, je m’amuse à suggérer un plan inacceptable afin de contrer l’idée saugrenue de se déshabituer des situations sexuelles ambiguës progressivement en pratiquant le triolisme. Ce n’est pas en baisant qu’on détruit le goût du plaisir. Les deux vicieux regrettent déjà d’avoir jeté leur jouet et tentent de le récupérer. Mais pourquoi me suis-je senti obligé de défendre Louise ? Après tout.
    
    Richard encaisse mal, il n’aime pas mon humour :
    
    — Quoi ? tu te fous de moi. Je t’ai annoncé que nous allions nous marier.
    — Louise et ...
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