1. Parce que c'est elle, parce que c'est moi


    Datte: 29/12/2019, Catégories: fh, couple, amour, jalousie, dispute, cérébral, revede, consoler, Auteur: Veilleur, Source: Revebebe

    ... la tournée des sentiments extrêmes. Honte, dépit puis colère d’être repoussée, forte amertume et rage contre les méchants complices, ensuite animosité envers moi et jalousie à cause de la présence de Chloé dans notre lit, hostilité parce que je refuse ses reproches injustes et enfin le désespoir de se trouver dans une situation peu enviable, d’être humiliée devant celui qu’elle a si mal traité. Le désespoir d’être abaissée à mon niveau aboutit à l’envie de mourir, la mort serait l’ultime refuge, le lieu de l’oubli.
    
    Mais si j’ai une dent contre elle, je ne veux pas sa mort. Ses larmes et son désespoir me brisent le cœur. Il m’est arrivé de la maudire quand elle était loin de moi, quand je l’imaginais en train de copuler avec Richard ou de crier d’amour entre Nora et Richard dans leurs orgies. Mais devant sa détresse profonde, à l’entendre appeler la mort, je ressens pitié et solidarité. Elle n’en a pas manifesté pour moi quand elle m’a oublié. Mon épreuve l’a laissée indifférente car son cœur et son esprit étaient uniquement occupés par sa recherche du bonheur, par la chasse aux sensations fortes, par son besoin de forniquer, par sa volonté de démontrer que c‘était possible. L’échec de ses vœux m’a ramené une loque vindicative d’abord et complètement découragée enfin.
    
    Elle fait peine à voir, je ne supporte pas son malheur. Mais que faire, que lui dire ? Je me sens incapable de la consoler de cette avalanche de coups du sort. Elle les a cherchés, inconsciente victime ...
    ... de son désir d’obtenir toujours plus, toujours mieux, de s‘envoyer en l‘air toujours plus haut. Elle s’est cassé le nez, la chute vient d’être rude ; elle souffre, elle pleure, elle n’en peut plus. Alors, à court de paroles, je pose une main sur son épaule secouée par ses pleurs. C’est un geste d’apaisement. Mais Louise réagit vivement, soulève brutalement l’épaule effleurée : quel mauvais souvenir a réveillé mon geste bien intentionné ? Je ne l’ai jamais battue ni maltraitée.
    
    — Toi, laisse-moi tranquille. Ne me touche pas. Si tu m’avais un peu aimée, tu ne m’aurais pas laissé tomber entre les bras de Nora.
    
    Trouver le coupable ! Trop facile de se défausser. Je ne suis plus décidé à tout admettre de sa part.
    
    — Tu étais dans ses bras quand pour la première fois je vous ai vues fricoter : mais c’était déjà une habitude. Pourtant, après j’ai essayé de t’en séparer.
    — Où, quand, comment ? Qu’inventes-tu ?
    — Quand j’ai essayé de détourner Nora vers Richard.
    — Ce coup-là, tu l’as bien réussi, aujourd’hui tu peux te réjouir : ils sont ensemble et veulent se marier, tandis que moi… Tu m’as livrée à Richard, Richard te renvoie la balle de ping-pong. Je suis une marchandise pour vous. Salauds, tous dans le même sac !
    
    Et c’est reparti pour des pleurs sur son malheureux sort de femme-objet. Je me défends, il est temps qu’elle ouvre les yeux. Je ne suis pas parfait, j’ai aussi calculé, tenté, lancé un hameçon, mais de là à me laisser charger de toutes les fautes… C’est trop ...
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