1. Parce que c'est elle, parce que c'est moi


    Datte: 29/12/2019, Catégories: fh, couple, amour, jalousie, dispute, cérébral, revede, consoler, Auteur: Veilleur, Source: Revebebe

    ... rends ton bien le plus précieux », juste pour se débarrasser de moi. Mais je les aimais ! Ce que j’ai pu être « conne ».
    
    Son dépit et son ressentiment se traduisent par ses larmes et par la perte de maîtrise de son vocabulaire. Je compatis, elle vient de traverser une épouvantable épreuve. Sa déception est d’autant plus forte qu’elle s’est vue refoulée sans avoir vu venir le coup. L’excès d’amour au moment de l’abandon et du rejet se transforme en une haine violente. J’écoute et je la plains.
    
    Cependant dans sa rage, a-t-elle une pensée pour le sort qu’elle m’a fait ? Avec Nora elle avait mené une vie amoureuse secrète. Quand j’ai découvert leur liaison, elle a consenti à m’associer à leurs rapports pour m’imposer la présence permanente de sa maîtresse dans notre lit. Puis elle s’est donnée et imposée à Richard, a commencé à me délaisser une nuit par semaine, puis deux nuits et enfin m’a quitté, a disparu avec ses deux amours. Et là, plaquée par eux, refoulée sans possibilité de retour, elle passe ses nerfs à les maudire.
    
    Je pourrais m’attendre à l’expression de regrets, à des excuses. J’aurais bien tort ! Car soudain sa colère change de cible, se tourne contre moi. Puisqu’ils ne peuvent plus l’entendre, puisque j’écoute, elle décoche ses flèches, elle se lâche :
    
    — Et toi, tu profites de mon absence pour séduire des gamines. Tu devrais avoir honte. Toi aussi tu es pourri. Si j’ai bien compris, ta maîtresse est la fille de Richard. La fille ne vaut pas mieux que le ...
    ... père, c’est déjà une petite putain. Dire que tu as prétendu m’aimer. Dégoûtant gredin. Quel panier de crabes libidineux ! Je te déteste encore plus que les deux autres.
    
    Voilà, j’ai bien fait de ne pas applaudir son retour. D’un air dégoûté, elle se venge :
    
    — Tu pues le sexe, la sueur, le foutre.
    
    C’est vrai, on ne m’a pas laissé le temps de faire ma toilette. Mais il y a des limites à tout.
    
    — Louise, tu oublies que tu m’as trompé puis quitté. Contrairement à ce que tu as raconté, ça ne fait pas cinq minutes que tu m’as tourné le dos, mais des semaines. T’ai-je adressé un reproche depuis que tu es revenue dans notre maison bien malgré toi, sans savoir si je voulais encore de toi. Tu es furieuse de te voir délaissée, ça ne te permet pas d’insulter une brave fille qui est venue me consoler aujourd’hui pour la première fois, ni de me reprocher d’avoir mis fin aujourd’hui pour la première fois aussi à l’état de solitude où tu m’as plongé sans égards pour ma fidélité passée envers toi. Dis-moi plutôt ce que tu comptes faire ce soir, demain et après.
    
    Ce rappel à la réalité stoppe le flot de réclamations. J’ai droit à un torrent de larmes. Un de plus. Louise s’effondre sur une chaise, cache son visage gonflé et défait entre ses bras posés sur la table de la salle à manger. Entre deux sanglots elle bredouille :
    
    — Que veux-tu que je fasse ? Je vais me jeter à l’eau, puisque plus personne ne m’aime, puisque plus personne n’a de place pour moi. Je veux mourir.
    
    C’est ...
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