Parce que c'est elle, parce que c'est moi
Datte: 29/12/2019,
Catégories:
fh,
couple,
amour,
jalousie,
dispute,
cérébral,
revede,
consoler,
Auteur: Veilleur, Source: Revebebe
... Nora et sans discrétion. Pendant que la préférée criait sa jouissance, en silence Louise s’est accrochée à son rêve d’amour partagé, à son amour de l’autre femme, à la qualité particulière des pénétrations de Richard, bien que cette qualité fût en baisse progressive depuis qu’elle m’avait quitté ou se fît rare en dernier.
Maintenant Richard et Nora nous ont laissés en face à face. Louise pleure, peste, insulte, passe par toutes les nuances d’un arc-en-ciel du ressentiment. Je laisse passer l’orage puis j’écoute ses récriminations et l’expression précipitée de sa colère, de sa rancœur envers les deux traîtres :
— Les deux salauds. Comme ça, sans m’avoir avertie, ils me larguent, là, devant témoin. Nora la faux jeton se jette dans les bras de Richard. Elle avait juré qu’elle m’aimerait toujours. Quand elle s’est trouvée seule, je l’ai consolée, je l’ai aimée comme une dingue. L’ingrate ! Oh ! Ce n’est pas possible ! me laisser tomber comme une vieille culotte. Non !
Les pleurs reprennent de plus belle. Elle se barbouille le visage de larmes, de rimmel et de poudre. Elle avait dû se maquiller pour la visite, se faire belle pour paraître devant son ex, pour étaler sa bonne santé, pour me rassurer sur son bonheur. Ça partait d’une bonne intention. Impuissant, ému par son désarroi, je reçois des confidences qu’elle tairait si elle était dans un état normal. Elle a besoin d’épancher sa douleur, de la raconter aux murs plus qu’à moi.
— Ils vont se marier ! La belle ...
... affaire. Ce n’est pas une raison pour m’humilier devant toi ni pour m’accuser de leur pourrir la vie. Et sans me consulter, ils me déposent comme un paquet de linge sale. Je « parasite leur couple ». Les ingrats ! Je les ai mis dans le même lit, mes mains les ont unis chair dans chair, ils m’ont utilisée, ils m’ont crié qu’ils m’aimaient. Richard m’a baisée par-devant et par derrière. Je lui ai été soumise, j’ai tout supporté, tout. Non, ce n’est pas possible. Et Nora, tu sais comme elle m’aimait !
— Ah ! Oui.
Je le sais trop. Devant moi, l’ex-mari muet, elle laisse couler son fiel. Elle raconte les heures heureuses, les « parties de cul » à trois, les envolées orgasmiques, la douceur de ses rapports avec Nora quand Richard était au travail. Tout cela vient de se briser. Ses phrases tombent pêle-mêle en désordre, comme les tessons de mon vase grec le jour du début de la fin.
Avec animosité elle relate sa soumission aux sévices, le goût qu’elle y prenait, y voyant un avantage sur Nora. Plus on la maltraitait plus elle se croyait aimée. Si l’homme battait tambour sur son cul ou la pinçait ou la brutalisait, c’était parce qu’il la trouvait plus souple, parce qu’il l’aimait plus que sa bien-aimée Nora.
De même, plus elle se sentait privilégiée, plus elle couvrait la veuve de preuves de son amour, et elle se réjouissait de recevoir des coups de son amoureuses. Nora en la maltraitant lui témoignait sa préférence.
— Ils se sont bien foutus de moi pour aboutir à ce « je te ...