Austerlitz, voie 16
Datte: 27/12/2019,
Catégories:
fh,
extracon,
train,
Voyeur / Exhib / Nudisme
strip,
Oral
fdanus,
fsodo,
journal,
lettre,
extraconj,
Auteur: OlivierK, Source: Revebebe
... Mon coeur battait follement.
…Alors, nuit blanche. Jamais, jamais autant de bonheur ! Et elle est partie pour toujours, sur un léger sourire, sans même me donner son adresse !
Le garçon tourne autour de moi, je suis ici depuis trop longtemps devant ma tasse de thé vide. Un train pour Orléans est annoncé pour bientôt. Deux jolies filles, souriantes, s’en réjouissent. Nous serons peut-être voisins, si je me débrouille bien.
— Monsieur prendra encore quelque chose ?
— Oui, un verre de rhum, s’il vous plaît.
…
Je serais de trop, entre ces deux filles, qui manifestement se suffisent à elles-mêmes. Dommage… Je relis ce que j’ai rédigé tout à l’heure. J’aurais dû insister, la convaincre. J’aurais tant aimer la revoir.
Il a pris un coup de vieux, en vingt ans, mais je l’ai reconnu tout de suite. Il téléphonait en regardant sa main droite, les doigts écartés. Il a toujours pensé qu’il avait de belles mains. Ce sont les premières à avoir caressé mes seins - et le reste ! Mon premier amour. Pour moi c’était important, je me voyais bien vieillir avec lui, lui donner des enfants, comme on dit. Je lui écrivais des poèmes qu’il lisait rapidement en cachant mal son envie de se moquer. Il m’est arrivé de l’appeler "fils d’Orion" ! J’étais bête. Il a été le premier à venir dans ma petite chambre, et en moi. J’étais folle de lui. Je ne t’en ai jamais parlé. Tu ne m’as jamais rien demandé.
Je lui appartenais, tout simplement, et je pensais que c’était réciproque. Très vite, ...
... pourtant, je ne l’ai plus guère intéressé. Il restait gentil, d’une gentillesse de surface. Sentant qu’il m’échappait, j’ai voulu le rendre jaloux. Ni chaud ni froid, l’indifférence totale. Oh, je n’étais pas la première, je le savais bien, mais on pense toujours pouvoir vous changer.Nous n’avons pas signé de contrat d’exclusivité, m’a-t-il dit. Alors, bon vent, Julien. Mais mon coeur en miettes.
Il ne risquait pas de me reconnaître, j’étais blonde en ce temps-là. La mode était aux mèches décolorées. Coiffure ratée un beau jour, alors tout à fait blonde. Enfin, pas partout.Une fausse blonde, hein, j’en étais sûr, m’a-t-il dit la première fois qu’il m’a mise nue. J’aurais préféré quelques mots d’amour. Mais il a eu, quand même, des gestes tendres.
Il est resté incapable de voir une femme sans essayer de la draguer. Ma première idée a été de le laisser s’enferrer, puis de lui dire que je le connaissais, que je ne le connaissais que trop. Dans un petit restaurant en face de la gare d’Austerlitz, il a été fort aimable, il se mettait en frais pour tenter de me plaire, j’avais un peu pitié de lui. Il m’a demandé si quelqu’un m’attendait à Nîmes. Me croyait-il vieille fille ?
Il a deux enfants. À quoi, à qui ressembleraient-ils, si nous en avions faits, lui et moi ? Je me le suis demandé. J’ai trouvé ses yeux plus gris qu’avant, en étant consciente que je me trompais peut-être. Il n’était pas rasé de très près. Il n’avait pas de montre, pas plus qu’avant. Il a toujours dit ...